Par Matthieu Foucher, envoyé spécial au WHOLE festival 2017.
« Le WHOLE, c’est un espace hors de tout. Tout devenait ludique, de la balade en radeau architectural, les peintures fluo expulsées par l’anus de certains artistes en passant par la douce techno indus’ de 8h du matin ». Voilà comment Doc Celio résume son expérience au WHOLE l’an dernier, posant rapidement les bases. Pour sa première édition, le festival organisé par la crème des collectifs queers berlinois tels Pornceptual ou TrashEra s’était installé l’an dernier près du lac Bergheider, à la frontière de la Pologne.
Rassemblant à peine mille personnes (soit un week-end entre potes si l’on compare à Fusion et ses 70 000 participant.e.s), WHOLE est un rendez-vous onirique, joyeux et sexe-positif – une sorte de colonie de vacances queer pour adultes : « L’ambiance est très bon enfant et on finit vite par connaître tout le monde. Surtout ses voisins qui copulent dans la caravane avec les vitres baissées » raconte Renée Kotti, charmée.
Une programmation soignée
En plus de son ambiance libertine, c’est aussi par sa programmation que s’illustre le festival, qui soigne chaque année ses line-up. Clubbeuse assidue résidant à Berlin, Renée Kotti salue particulièrement Discodromo ou Deepneue, qui avaient enflammé le dancefloor l’an dernier.
De son côté, Doc Celio retient les sets, en plein dimanche après-midi, d’Omer et d’Oliver Deutschmann, dont il garde un souvenir ému : « On communiait avec un groupe de brésilien.ne.s et le sexe oral allait bon train autour de nous. Un bel étalon, bien de chez nous, paraissait si petit entre deux mecs balaises. Tout le monde dansait et agissait comme si nous allions mourir demain. »
Seconde édition : une mine industrielle désaffectée
Pour sa seconde édition, WHOLE s’installe cette fois du 24 au 27 août à Gremminer See, un lac situé à 140 kilomètres au sud-est de Berlin. Le lieu accueillant le festival est une ancienne mine fermée depuis 1991 mais comptant encore cinq gigantesques excavateurs industriels. Parmi les crews de cette année, en plus des deux cités plus haut, on retrouve notamment Buttons (par des ancien.ne.s de la soirée culte Homopatik), CockTail d’Amore ou Horse Meat Disco. Du côté des artistes, WHOLE prévoit cette année un live d’Octo Octa ainsi que des DJ sets de Kim Ann Foxman, Massimiliano Pagliara ou Dana Ruh, et propose plus largement un line-up 80% féminin.
Un line-up dont comptent bien profiter nos deux aventurier.e·s, impatient.e.s d’y retourner « pour se retrouver en famille » comme le dit Renée Kotti. Doc Celio, quant à lui ajoute : « On y va autant pour les collectifs, le son, la visibilité des DJ femmes cis ou trans, que pour retrouver nos ami.e.s de l’année dernière. » Et le docteur ès stupre de conclure : « Je pense que c’est la naissance d’un nouveau “quelque chose” intersectionnel, libertaire et pure. » Décidément, ce mois d’août promet d’être chaud.
Plus d’informations sur la page Facebook de l’événement et sur le site Internet du festival.
