Vous êtes ce que vous écoutez, et cette étude vient le prouver

Écrit par Thémis Belkhadra
Photo de couverture : ©Souenellen
Le 29.01.2016, à 14h02
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Écrit par Thémis Belkhadra
Photo de couverture : ©Souenellen
À l’heure du streaming, alors que les recommandations d’écoutes sont devenues un business juteux, les études analysant le comportement du public se multiplient. Celle que nous vous présentons aujourd’hui classe 4000 personnes en deux catégories selon leur “mode de pensée” : les “Empathizers”, portés sur l’émotion et l’empathie, et les “Systemizers”, plus cérébraux. Elle analyse ensuite le lien potentiel entre le mode de pensée et les goûts musicaux. 

Connaître et comprendre son public est devenu un enjeu majeur pour les géants de la musique. Spotify et Google sont passés maître dans l’art de cerner le profil d’un individu pour lui proposer des découvertes en accord avec ses goûts.

Pour perfectionner ces technologies, il est nécessaire de mener des études et d’analyser les comportements. David Greenberg, professeur à Cambridge qui a dirigé l’étude, a déclaré au journal The Independant : “Beaucoup d’argent est mis dans la création d’algorithmes capables de choisir la musique que vous êtes susceptibles d’écouter. En connaissant le mode de pensée d’un individu, ces services pourraient à l’avenir être en mesure de peaufiner leurs recommandations”.

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L’étude intitulée “Les goûts musicaux sont liés aux modes cognitifs” s’est menée en deux temps. D’abord, 4000 personnes ont été soumises à un questionnaire dans le but de les diviser en deux catégories, et trois modes de pensée : “Empathizers” (Type E), “Systemizers” (Type S) et neutres (Type B). Ces concepts ont été définis par la théorie du psychologue Simon Baron-Cohen, qui a également contribué aux recherches et à l’interprétation de ladite étude. 

Ce graphique représente l’indice de préférence (-30/+30) de couleurs musicales (Sophistiqué/Intense/Contemporain…) en fonction du mode de pensée (Type E/B/S).

“L’empathie est la capacité à identifier, prédire ou répondre avec justesse à l’état mental (ou émotionnel) des autres. […] La ‘systémisation’ est la capacité à identifier, prédire et répondre au comportement des systèmes en analysant les règles qui les gouvernent” précise le compte-rendu. En bref, les premiers seraient plus sociaux et sensibles, tandis que les seconds seraient eux, plus pragmatiques et cérébraux.

Une liste de 50 morceaux — de styles musicaux différents — a ensuite été soumise au jugement des profils retenus et classifiés. À en croire les résultats obtenus, notre mode de pensée influencerait bel et bien nos goûts en matière de musique.

“La musique est un miroir du soi.”

Les différents styles, les thèmes abordés, ou les instruments utilisés ne trouvent pas le même écho dans chaque catégorie. On remarque également que les personnes dites “neutres” accompagnent presque toujours les personnes de type “Empathizers”.

Indice de préférence (-40/+40) de l’empreinte psychologique attribuée au morceau
(Conscient/Sentimental/Profond), et en fonction du mode de pensée.

Les dits “Empathizers” seraient donc plus attirés par les musiques emotionelles, sophistiquées, sensuelles, ou dépressives. De leur côté les dits “Systemizers” apprécieraient les musiques plus énervées, complexes ou intellectuelles. Ils apprécient notamment “Concerto in C” d’Antonio Vivaldi ou “God Save the Queen” des Sex Pistols.

Jason Renfrow, co-auteur de l’étude conclue ainsi : “Cette recherche met en lumière le fait que la musique est un miroir du soi. Elle est une expression de ce que nous sommes émotionnellement, socialement et cognitivement.” 

Indice de préférence (-50/+30) des caractéristiques acoustiques ou instrumentales en
fonction du mode de pensée.

Source : Independent.

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