Gagnez vos places pour le concert de Batuk au Badaboum le 16 Mars
Quelle est l’histoire derrière Batuk ? Vous avez tous des carrières solo ; quand vous êtes-vous dit : et si on montait un groupe ?
Manteiga : Spoek m’a invitée à une session d’enregistrement car il disait apprécier mon timbre de voix. Spoek et Aero sont actifs sur la scène musicale depuis longtemps, et j’ai pour ma part travaillé un bout de temps dans le milieu du théâtre et de la performance.
Spoek : Je suis toujours en train de réfléchir à de nouveaux projets créatifs, des concepts thématiques, des manières d’élargir ma pratique artistique. Je connaissais Manteiga et Aero et je les ai présentés l’un à l’autre, avec en tête l’idée qu’Aero produirait des beats sur lesquels Carla chanterait en portugais. Nous voulions mélanger les langues, trouver une manière de surmonter les barrières culturelles entre les pays africains francophones, anglophones, lusophones…
Est-ce difficile de dépasser ses propres prérogatives artistiques ? En d’autres mots, comment met-on son ego de côté afin que le groupe puisse se construire ?
Aero : Ça a été assez facile jusqu’à présent ; nous avons beaucoup de choses en commun, nous sommes passionnés par les mêmes sons.
Manteiga : Nous avons tous nos projets et nos perspectives respectifs, mais c’est justement cela qui alimente notre collaboration.
Spoek : Oui, nous mettons ces perspectives en commun pour le bien du groupe.
Comment votre musique est-elle accueillie en Afrique du Sud ? Vu d’ici, Batuk a tout d’un supergroupe. Quelle est la réalité ?
Manteiga : La réalité, c’est que nous sommes un jeune groupe. À la base, je n’aurais jamais imaginé produire et sortir de la musique de manière professionnelle, donc ce qui nous arrive là, c’est dingue. Nous faisons nos premiers pas avec le sourire jusqu’aux oreilles.
Spoek : Nous sommes en train de grandir… et de construire. Nous ne sommes pas célèbres, juste prolifiques et très créatifs. Tout ça, ce n’est que le début.
Comment la scène sud-africaine a-t-elle évolué, depuis qu’elle a été révélée à un public international il y a quatre ou cinq ans ?
Spoek : La scène est en pleine ébullition, elle se développe constamment… Il y a de nouveaux artistes, de nouveaux styles, et surtout de nouvelles générations qui créent les derniers tubes et tendances. Je pense que la scène électronique sud-africaine a déjà été introduite à l’international il y a de cela dix ans, avec des tracks comme “Township Funk” de DJ Mujava.
Aero : Depuis, les productions sont devenues beaucoup plus sophistiquées et variées. L’Afrique du Sud est un grand pays, avec une multitude de régions et de cultures qui s’expriment toutes différemment.
Il y a beaucoup de nouveaux labels, de groupes à suivre ? Quels sont vos favoris, ceux sur lesquels vous miseriez pour les années à venir ?
Manteiga : Teka Records, le label de Spoek sur lequel nous sortons nos disques.
Spoek : Teka, bien sûr. Il y a évidemment des tonnes d’autres labels qui font des choses géniales, qu’ils soient récents ou anciens : ReHerb Music, West Ink Records, Subterranean Wavelength, Wet Dream Recordings…
La house sud-africaine semble être en train de passer d’un style très soulful à quelque chose de plus mental. Quelle est la tendance électronique du moment ?
Aero : L’Afrique du Sud a une scène house énorme : il y a de nouveaux styles qui émergent chaque saison car nous avons beaucoup de producteurs et de compositeurs. Je serais incapable de réduire les tendances actuelles de la house à un seul style.
Spoek : Nos sons ont toujours été très variés… Les Sud-Africains vivent la musique au quotidien, ils la respirent. Chaque région s’exprime différemment, cela peut être soulful comme très tech, tribal ou électro, hard ou rave… Tant que c’est innovant.
L’industrie n’en devient-elle pas trop gourmande, face à cette scène très active ?
Aero : Avec l’aide des réseaux sociaux, les producteurs et artistes ont aujourd’hui tendance à rester en indépendant. Cela leur permet d’avoir plus de poids dans les négociations s’ils devaient être approchés par une major.
Votre album a eu beaucoup de succès en France, on a pas mal entendu “Força Força” et “Call Me Naughty” l’année dernière sur les dancefloors. Vous attendiez-vous à un tel succès en club ?
Spoek : Nous faisons de la musique pour les clubs, c’est son habitat naturel.
Aero : Nous avons toujours cru en ce que nous faisons, nous savions que quelque chose de bien était sur le point d’arriver.
Batuk – Call Me Naughty ft. Nandi Ndlovu
La France est un gros marché pour les artistes sud-africains : Spoek a joué ici à de nombreuses reprises, Black Coffee également. Y a-t-il un lien particulier entre la France et l’Afrique du Sud ? Franck Roger a été l’un des premiers DJ’s étrangers à venir jouer en Afrique du Sud avec son label Real Tone, et il a ramenait beaucoup de bonne musique. Vous pensez que ça a pu aider ?
Spoek : Je me produis en France depuis 2007, et j’ai toujours apprécié l’ouverture d’esprit du public, pas seulement celui de la musique électronique : même la folk, le rap et les musiques traditionnelles de notre pays sont appréciées ici.
Aero : Des gens comme Franck Roger ont été très importants ; l’échange culturel est primordial pour que les gens se mettent à creuser le patrimoine musical d’un pays.
Vous avez sorti un excellent premier album qui a posé les bases de ce que pouvait être le futur de la musique sud-africaine : un mélange entre des sons électroniques et organiques, un style hybride. Êtes-vous d’accord sur la direction à prendre à présent ? Travaillez-vous déjà sur un nouvel album ?
Aero : On a une nouvelle bombe prête pour ton boule !
Manteiga : Nous venons de terminer notre nouvel album, et c’est une tuerie ! Nous avons pris beaucoup de plaisir à le faire, et il est calibré pour le dancefloor.
Spoek : Ouais, nous sommes en train de procéder au mixage et au mastering du disque en ce moment même… Je suis super excité ! Je pense que tout le monde dans le groupe continue à évoluer, et c’est une aventure passionnante.
Considérez-vous Batuk comme un projet au long terme, ou plutôt comme un one shot dans le mille ?
Manteiga : Nous sommes en ce moment au Burkina Faso pour un projet de film : écriture, tournage, direction, composition de la BO. En plus du mixage de notre nouvel album, je présente un nouveau spectacle de théâtre, Modjaji, en mai… Donc c’est loin d’être un one shot.
Aero : Batuk sera toujours là, car nous faisons beaucoup de choses en parallèle de la musique. Peut-être aurons-nous bientôt une compagnie aérienne, qui sait !
Vous jouerez en mars au Badaboum, à Paris. C’est un lieu entre le club et la salle de concert. Comment vous adaptez-vous à l’endroit où vous vous produisez ? À quel point votre set-up est-il flexible ?
Spoek : Nous avons maintenant un gros répertoire de chansons, donc une grande liberté pour construire notre set.
Aero : Nous allons apporter quelque chose de spécial, tant visuellement que musicalement.
Manteiga : Notre show est très flexible, mais dans tous les cas, nous venons pour tout retourner !!
Gagnez vos places pour le concert de Batuk au Badaboum le 16 Mars
Batuk – Força Força