Quand le compact disc apparaît à la fin des années 80, on annonce déjà la mort imminente du vinyle. Trente ans plus tard, pourtant, le disque vinyle trouve toujours son public. Et mieux, il gagne du terrain chaque année : 9 millions de vinyles vendus en six mois l’an dernier, ce qui n’était pas arrivé depuis 26 ans. On fait face à un véritable marché en expansion, à l’heure où le numérique menace pourtant les ventes physiques.
Ce qui suscite cet intérêt : le design, le côté sensoriel et bien sur, le son. Le vinyle jouit d’une image d’authenticité (à tort ou raison). Pour fêter ce regain d’intérêt, le magazine Wired a voulu répondre à une question que beaucoup se posent : comment fabrique-t-on un vinyle ? Pour cela, ils ont utilisé le documentaire photographique d’Alastair Philip Wiper réalisé à l’usine Records Industry, à Haarlem aux Pays-Bas. Ces clichés sont d’une pédagogie remarquable.
C’est Tom Vermeulen, un ancien DJ, qui a racheté cette fabrique à Sony dans les années 90. Le géant la lui revend à un prix dérisoire, pariant alors sur la disparition du vinyle. Aujourd’hui, celui qui misait sur sa passion voit son business fleurir : Record Industry presse désormais jusqu’à 30.000 vinyles par jour. La fabrique se compose de plusieurs pôles. Un espace dédié au mastering, bien aménagé, c’est ici qu’une machine de coupe inscrit la rainure dans un disque d’acétate. C’est cette microscopique rainure qui permettra à une platine de lire le son. Elle est unique, propre à chaque enregistrement. Le disque d’acétate, une fois gravé, part pour le département scientifique. Là bas il sera traité avec différents produits jusqu’à obtenir un négatif qui sera utilisé à la manière d’un tampon.
Une fois les négatifs ‘face A’ et ‘face B’ réalisés, ils sont utilisés pour presser une rondelle de vinyle. Posez vingt secondes, laissez refroidir et votre vinyle est prêt. De quoi se coucher moins bête.
Source : Wired.