C’est dans l’usine Omega National Products de Louisville, fournisseur national officiel pendant près de 50 ans, que Yolanda – YoYo comme l’appellent ses amis – a commencé à façonner la boule disco à la fin des années 60. Elle en produisait des milliers par semaine, avec une trentaine de personnes dans son équipe. Aujourd’hui, Yolanda ne produit plus qu’une poignée de boules hebdomadaires, seule. La faute au disco, qui ne satisfait plus la tendance générale, mais également à la concurrence du marché chinois. De l’autre côté du Pacifique, on vend la même chose que Yolanda, pour cinq fois moins cher – seulement une trentaine de dollars.
Avant que les boules à facettes importées à bas prix n’inondent le marché – Baker se moque d’ailleurs de la mousse et des contrefaçons en plastique venues de Chine dans le documentaire –, les années de production prolifiques d’Omega les auront vus livrer plus de 160 000 produits finis par an, de toutes les tailles (de 5 à 90 centimètres). À l’époque, Yolanda répondait à des commandes faites par Madonna, Kid Rock, Pearl Jam ou encore le célèbre Studio 54. C’était même une boule Omega qui trônait avec fierté juste au-dessus de John Travolta dans le film emblématique Saturday Night Fever, sans oublier la disco ball de la célèbre émission TV américaine Soul Train, créée en 1971 par Don Cornelius.
Pour son avenir, Yolanda Baker va jouer la carte du record du monde : créer la plus grosse boule à facettes jamais conçue – record actuellement détenu par le Bestival, évènement créé par Rob da Bank sur une île britannique. Elle ne se fait pas de soucis pour le reste, et regarde ses belles années avec satisfaction. « Je suis très fière de ce que je fais », conclue YoYo. Certains diront que ce n’est qu’une boule à miroir, mais ce n’est pas vrai. C’est la plus grande partie de ma vie. J’en tire beaucoup de fierté et de joie. »