Ce week-end, les T.lesco.p posaient leur rave annuelle, un rendez-vous pris depuis l’anniversaire de leurs 15 ans en 2014. Cette fois baptisée Infamous Armada, la fête a pété les scores en recevant plus de 15 000 fêtards à Botmeur, en Bretagne.
“On a été complètement dépassés par le nombre de participants, mais tout s’est bien passé”, nous raconte Flo, l’un des organisateurs. Il précise : “À un moment donné, il y avait plus de quatre heures d’attente pour entrer sur le site”. L’année dernière, la même rave avait réuni quelques milliers de personnes, “8 000 tout au plus”.
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Cette affluence inattendue s’explique par deux facteurs, selon Flo : “Ce genre d’événements gagne en popularité. Tous les ans, on voit les foules s’élargir. D’autre part, les têtes d’affiche comme Radium ou Electrobugz attirent beaucoup de monde.” Pour gérer l’afflux, les organisateurs décident immédiatement d’ajouter un terrain supplémentaire aux huit champs déjà loués. Ce sont quelque 12 hectares qui seront mis à disposition des teufeurs au plus fort de la nuit.
“On a tout négocié avec la préfecture et la mairie qui se sont montrées à l’écoute”, nous explique Flo. Le caractère légal de la manifestation engendre un coût plus important pour les organisateurs. Le prix d’entrée permet aux collectifs “retomber sur [leurs] pattes” et de rémunérer les artistes. Le tarif de cette rave record, 10 € : “Il faut garder l’esprit de la fête libre.”
Et 10 euros, ce n’était pas cher payé pour assister à la prestation dingue fournie lors de l’Armada. Une scène spectaculaire, du son géré par Audiolyte (Astropolis, Hellfest…) et des lights dignes des plus grands (et plus chers) festivals techno français. Tout ça rendu possible grâce au bénévolat, toujours aussi présent dans le milieu teuf, et par l’acharnement des collectifs chargés de l’organisation : “L’Armada, c’était surtout dix mois de travail en amont !”
Déjà grande par son nombre de participants, l’Infamous Aramada brille aussi par son bilan positif. Un site rendu propre, huit évacuations pour de légères blessures et aucune plainte. Avec ce nouvel événement de grande ampleur, le mouvement free party gagne encore plus de légitimité et avance dans son combat pour la reconnaissance de son influence culturelle.