Flemme : Sentiment de paresse, désir de ne rien faire. Avoir la flemme. « Plus de soucis, plus de vains désirs de travail, mais une sage entente de notre flemme , disait Miomandre dans ses Écrit sur eau (1908). “Tu n’as pas le droit de frapper cet homme s’il ne veut pas travailler. Tu n’as jamais eu la flemme, dis? » écrivait Cendrars dans Bourlinguer (1948).
La flemme est un état oisif que tous nous connaissons. À n’importe quel moment, il frappe, aspire notre volonté d’agir. Il y a du plaisir dans l’inaction. Pour certains, la flemme est régulière, pour d’autres ponctuelle, mais il semblerait, d’après une étude de la Fondation Jean-Jaurès menée en partenariat avec l’Ifop (Institut français d’opinion publique), qu’une « épidémie de flemme » ait touché l’ensemble de la France. Pour déduire cette hypothèse, Jérémie Peltier et Jérôme Fourquet se sont penchés sur le lien entre Covid_19 et la motivation de nos concitoyens.
Après avoir sondé le public, ils observent que 30% des participants affirment être moins motivés qu’avant la pandémie, et 25% affirment être régulièrement en proie à la flemme lorsqu’ils doivent sortir de chez eux pour des activités prosaïques – aller au travail, faire des achats, voir des amis, aller boire un café. Pour 37% des Français, un vendredi soir idéal – moment habituellement dédié à la fête et à la décontraction collective extérieure —serait incarné par un cocooning à la maison avec un bon plat et un film quand 15% des sondés préfèrent sortir entre amis. Ce nouveau mode de vie n’est pas sans avoir attiré l’attention des marques – Uber, Deliveroo – qui nourrissent notre flemme et notre petit confort en nous épargnant tout effort et traduisant économiquement le concept de flemme. Cependant, on peut aussi observer le sujet sous un autre angle et percevoir cette transition comportementale comme un glissement vers la valorisation du temps pour soi. Ce qu’on pourrait considérer comme une non-activité en reste néanmoins une. Pourquoi aller boire des coups serait plus gratifiant que regarder un documentaire lové dans son canapé ? On vous laisse lire l’étude complète, sur ce lien.
On vous laisse également relire l’étude selon laquelle les jeunes de la Next Geen seraient de moins en moins enclins à clubber.