Une étude menée par un groupe de chercheurs de l’Atlantic University de Floride s’est attelée à comparer les effets de la consommation nocturne d’alcool, de caféine et de nicotine sur le sommeil. Ciblant une catégorie bien particulière, les afro-américains, ses résultats pourraient rassurer les amateurs d’expresso et s’appliquer sur d’autres populations ethniques.
Cette étude vient saborder les croyances selon lesquelles ces produits seraient néfastes à la bonne qualité du sommeil. Surtout, en s’attardant sur les afro-américains, elle soulève un déficit de représentation de la diversité ethnique du pays ainsi que le manque d’outils de mesure suffisamment élaborés. Enfin, majoritairement obtenus en laboratoires, les résultats ne prendraient d’accoutumée pas assez en compte le contexte réel de consommation.
Pour y remédier, l’équipe a donc organisé une étude de type “longitudinale”. S’opposant aux études “transversales”, qui aggrègent des statistiques obtenues sur des périodes de temps courtes, les études longitudinales résultent du suivi d’une population donnée à partir d’un évènement de référence sur le temps long. En l’espèce, suivre la consommation d’alcool, de caféine et de nicotine dans les 4 heures précédant le coucher de 785 participants sur plus de 5000 jours, soit quasiment 14 années civiles.
Et les résultats sont pour le moins intéressants. Premièrement, sauf cas de tolérance ou de sensibilité particulière à la caféine, l’étude n’a pas permis d’établir un lien clair entre la consommation de café dans les 4 heures précédent le coucher et les paramètres du sommeil analysés. Le mythe en prend donc un coup. Pour ce qui est des fumeurs et des amateurs de beuveries, les nouvelles sont moins bonnes. « Par rapport à une nuit sans ces substances, l’usage nocturne de nicotine et/ou d’alcool favorise un sommeil discontinu » indépendamment de tout facteur d’âge, de genre, de corpulence, de niveau d’éducation ou de syndromes divers d’anxiété ou de stress.
Par ailleurs, la nicotine a été repérée comme la substance la plus fortement associée aux troubles du sommeil, voire à l’insomnie. En effet, parmi les participants souffrant de cette pathologie, les fumeurs souffraient d’une réduction de leur temps de sommeil supplémentaire, allant de 42 à 47 minutes. « Encore une bonne raison d’arrêter de fumer », selon les chercheurs.