Une étude chiffre à 4,5 milliards d’euros la perte du secteur musical sur l’année 2020

Écrit par Erwan Lecoup
Photo de couverture : ©D.R.
Le 18.06.2020, à 14h24
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Écrit par Erwan Lecoup
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La culture est la grande oubliée du déconfinement. A l’aube des 100 jours d’arrêt du secteur, une étude réalisée à la demande de l’association Tous Pour La Musique alerte sur une perte du chiffre d’affaires prévisionnel de 43 % sur l’ensemble de la filière musicale, soit un total de 4,5 milliards d’euros.

Une étude a récemment été réalisée à la demande de l’association Tous Pour La Musique, cherchant à fournir une évolution globale des pertes de la filière musicale sur l’année 2020. Sourcée par des institutions et organisations comme EY, PRODISS, SNEP, SACEM ou encore ADAMI, cette enquête propose également des éclairages qualitatifs sur les impacts artistiques culturels, sociaux et territoriaux, sur deux périodes : de mi-mars à mi-mai et après le confinement.

Un total prévisionnel de 43 % de perte du chiffre d’affaires de la filière musicale a été calculé pour l’année 2020, correspondant à 4,5 milliards d’euros de manque à gagner. Celui-ci était en hausse significative de 18 % depuis 2013. Les activités les plus touchées sont celles du spectacle de musiques actuelles et de variétés, avec des pertes représentant 83% de leur chiffre d’affaires prévisionnel, soit 2,3 milliards d’euros (dont un total de 4 300 annulations pour les spectacles de musique classique).

La crise du Covid-19 va engendrer près de 250 millions d’euros de manque à gagner pour les droits d’auteur musicaux en 2020, concernant principalement les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, soit 23 % du revenu prévisionnel sur l’année totale. Cet arrêt d’activité sans précédent va notamment avoir un impact non négligeable sur le lien social, contribuant à l’accès à la culture et à l’éducation artistique. De plus, selon l’étude, cette situation critique « menace la diversité culturelle et le foisonnement musical qui fait de la France une exception ».

La musique, grande oubliée du « déconfinement »

À l’aube de la Fête de la musique, date symbolique en France depuis 1982, la scène française musicale, artistique et culturelle est à l’arrêt depuis presque 100 jours. Le 7 mai dernier, la Sacem avait lancé l’opération #ScèneFrancaise, soutenue par des médias radios partenaires et accompagnée d’une tribune parue dans le Journal du Dimanche signée par 1000 professionnels de la musique.

Si le déconfinement a été mené progressivement depuis le 11 mai dernier dans nombre de secteurs économiques, aujourd’hui seul le secteur culturel est encore empêché par les mesures sanitaires imposées par le gouvernement. Salles de concert, festivals et clubs en sont devenus les grands oubliés du « déconfinement ».

Les mesures et les restrictions annoncées à l’échelle nationale par le ministre de la Culture, Franck Riester, pour une édition « différente et solidaire » de la Fête de la musique, ne laissent pas entrevoir une évolution rapide et positive de la situation.

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