FREDONNER : Chantonner ou chanter à mi-voix sans articuler d’une manière distincte. « Elle fredonne sans cesse, elle aime à fredonner. Aussi Jacquotte riait-elle, rossignolait-elle par les escaliers, toujours fredonnant quand elle ne chantait point, et chantant quand elle ne fredonnait pas », écrit Balzac dans Le Médecin de Campagne (1833). En effet lorsqu’on fredonne, ou que l’on entend quelqu’un fredonner, nous ressentons une sensation de légèreté, de tranquillité d’esprit et de simplicité. C’est d’ailleurs un élan spontané chez les enfants, qui aiment à fredonner comptines et chansons préférées. Même si la pratique est très ancienne, des chercheurs ont dernièrement mené des études sur le fredonnement, lequel semblerait avoir un impact positif sur la santé comme la sensation de bonheur. Lorsque l’on fredonne, le système nerveux parasympathique – qui ralentit les fonctions de l’organisme dans un objectif d’économiser de l’énergie – s’active et favorise la relaxation en diminuant le stress et l’anxiété.
Depuis des siècles, le fredonnement est utilisé comme moyen d’apaisement chez l’humain tout comme chez les animaux. Le fredonnement agirait donc sur l’ensemble de l’être, c’est-à-dire sur le corps, l’esprit et les émotions via l’augmentation du taux d’oxygène dans le sang, de la circulation lymphatique, la production d’endorphines et d’oxytocines – hormones du bonheur – ainsi que celle de la mélanine, hormone du sommeil et via la diminution du rythme cardiaque et de la pression artérielle.
Le bhramari pranayama, pratique qui imite le bourdonnement de l’abeille pendant cinq minutes, est un autre moyen de stimuler le système nerveux parasympathique ainsi qui le nerf vague qui induit un sentiment de détente. Dans leur livre The Humming Effect, Jonathan et Andi Goldman, un couple de swamis hindous spécialisés en thérapie sonore, expliquent : « Les gens se préoccupent de leur voix, mais il n’est pas nécessaire d’être une star pour fredonner. Cette pratique exerce un effet puissant sur le système nerveux; les gens peuvent sentir physiquement les vibrations sonores dans leurs corps. Elles agissent comme un massage interne relaxant. Fredonner constitue en quelque sorte une forme de respiration améliorée qui favorise le bon fonctionnement cardio-vasculaire, respiratoire et immunitaire. »
Le fredonnement favorise notamment le sommeil et favorise la sensation de plaisir, de bonheur en stimulant l’endorphine, hormone qui neutralise les douleurs mais également l’oxytocine qui favorise génère un sentiment de confiance et d’amour. Alors, Andi et Jonathan Goldman suggèrent de quotidiennement pratiquer le fredonnement conscient pendant une à cinq minutes –comme on le ferait pour la méditation – en prêtant attention aux « effets vibro acoustiques du son lorsqu’ils qui traversent le corps. » Ils conseillent finalement de rester silencieux quelques minutes après avoir fredonné afin « d‘absorber les effets positifs et observer votre ressenti. »
On vous laisse aussi relire : Selon une nouvelle étude, ce sont bien les basses fréquences qui nous font danser.