« La majorité des gens pensent que quand un vinyle est cassé, il est inutilisable, mais pour moi c’est un nouvel univers qui s’ouvre ». Cette phrase résume bien le travail de la turntablist et expérimentatrice sonore péruvienne Maria Chavez. Cette artiste basée à New York invente de nouvelles techniques pour créer de la musique à l’aide de platines vinyles et de vinyles cassés. Elle a annoncé sortir son premier vrai long format sobrement intitulé Maria Chavez plays Stephan Goldmann’s Ghost Hemiola le 20 septembre sur le label Macro. Pour cet album, elle n’a utilisé qu’une chose : un vinyle du DJ allemand Goldmann, qui reproduit le son d’un sillon sans fin. La musicienne l’a donc détourné pour en faire créer une nouvelle pièce musicale grâce à ses platines vinyles et à un traitement digital inédit.
L’abstract turntablism est une technique expérimentale développée par Maria Chavez qui consiste à frapper, griffer, distordre les vinyles ou des aiguilles pour trouver de nouvelles sonorités. Pour l’artiste, les vinyles sont des outils qui peuvent évoluer et être utilisé d’une autre manière que celle à laquelle ils étaient prédestinés. Cette technique qui utilise le hasard et la chance comme une composante essentielle de sa création est devenue sans le vouloir une critique face au culte de l’objet qu’impose la société capitaliste. « Dans dans notre société tout a de la valeur surtout si c’est nouveau. Mais la détérioration transforme l’object qui devient unique, il devient organique. Par exemple si il y a un glitch sur un vinyle, il obtient quelque chose que les autres n’ont pas. Du coup il prend de la valeur. » explique-t-elle dans un interview pour Resident Advisor.
Démonstration en vidéo :