TSHA sort un premier album de house post-confinement dans toute sa splendeur

Écrit par Trax Magazine
Photo de couverture : ©Annie Reid
Le 06.10.2022, à 18h06
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©Annie Reid
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Avec Capricorn Sun, la productrice anglaise fait savoir qu’elle est bien plus qu’une sensation éphémère. Sa house puisée sur différents continents illustre le besoin d’exutoire et de lumière qui hante nos vies rythmées par la pandémie.

Par Brice Miclet

Il n’aura fallu que trois années à TSHA pour s’imposer comme une incontournable dans les musiques électroniques anglaises. Avec son premier album, Capricorn Sun, elle synthétise enfin son savoir-faire, celui qui l’a amenée au statut de chouchou de la house d’outre-Manche, une petite sensation désormais prise bien au sérieux. Teisha Matthews, originaire de Fareham près de Portsmouth, a tapé dans l’œil de Bonobo à l’été 2018 grâce à son premier EP, Dawn, puis via le single “Moonlight”. Déjà, elle faisait parler sa fraîcheur, celle qu’elle puise sans scrupule dans les esthétiques 90’s modernisées, parfois cheesy, terriblement lumineuses. Elle a toujours affirmé son côté pop, son amour pour les mélodies évidentes et pour les superpositions d’éléments qui tranchent avec l’aspect épuré de bien des productions actuelles. TSHA a sa patte et le fait savoir.

Lorsqu’elle a définitivement percé avec son EP Flowers en 2020, l’idée qu’elle devienne un phénomène post-confinement ne faisait plus aucun doute. Ce statut est désormais confirmé grâce à Capricorn Sun. Elle y explore les influences de Chicago, les mêmes qu’un Jamie xx dans des titres tels que “Power”. Elle allie le linéaire au sinueux, pense deux ou trois morceaux en un, et s’aventure dans une mélancolie en phase avec son époque sur l’introduction de l’album puis le titre “The Light”. En 2021, elle s’était déjà acoquinée avec les musiques africaines en sortant le track “Demba”, sur lequel elle invitait le groupe Trio Da Kali, et que les amateurs de football ont entendu en boucle sur la bande-originale du jeu vidéo Fifa 22. Cette fois, c’est sur “Water” que ces envies rejaillissent avec force.

TSHA sait doser. Elle n’en fait jamais trop, sait être audacieuse sans devenir démonstrative. Rien n’est gratuit dans cet album. Elle sait également ralentir le rythme pour gagner en expressivité, comme sur le superbe titre “Time”, au kick saturé, abîmé, presque humanisé. Ce procédé lui permet de raconter des choses au-delà du dancefloor, d’acquérir un vrai propos artistique. Dans sa versatilité, Capricorn Sun brille et se distingue. Comme le prouve le morceau “Giving Up”, la productrice peut se détacher de son image house stricte pour réunir les nouveaux grooves anglais, pour revisiter quelques pans de l’histoire électronique de son pays. C’est ce qui la fiche dans l’avenir tout en la plaçant dans la continuité de ses prédécesseurs. Y parvenir en un album, c’est une belle prouesse.

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