“Il n’y a pas de structure particulière, nous improvisons et tentons de nous compléter les uns les autres avec le plus de chaos possible.”
Ce soir, vous allez jouer à la soirée Possession à Paris. Ce sont probablement les soirées techno en club les plus puissantes de la capitale, et certains des plus grands artistes de la scène techno industrielle y sont déjà passés (Perc, Ansome, Truss, Bas Mooy…). Comment voyez-vous la scène parisienne actuelle ? Comment est son public ?
AnD : Paris est une ville géniale pour y jouer mais aussi pour y vivre. Le public est constamment enthousiaste, l’organisation des espaces des clubs est très intéressante et il y a toujours une vibe énergique stimulante.
AnD, vous venez de Manchester, la team Reptich est italienne et vit actuellement à Berlin. Pour vous, quelles sont les principales différences entre les scènes électroniques en France, Italie, Allemagne et Royaume-Uni ? Parmi celles-ci, de quelle scène vous sentez-vous le plus proche ?
AnD : En ce moment, on dirait que le mouvement underground est plus important en France et en Italie, comparé à l’Allemagne et au Royaume-Uni. Peut-être que cela est dû au fait que, dans ces deux derniers pays, les scènes électroniques sont plus anciennes et ont changé avec le temps. Dans les soirées françaises ou italiennes, on peut encore sentir l’esprit des années 90.
Est-ce le goût pour la techno radicale qui vous a rassemblé derrière ce nouveau projet ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
AnD : Nous nous sommes rencontrés il y a cinq ans, au moment où Reptich démarrait. Nous nous parlions à distance et sommes devenus amis rapidement. L’envie de travailler ensemble s’est naturellement imposée à nous. Le son de D.A.S. D.A. est un kaléidoscope de sons provenant de cinq têtes différentes, et le gros du travail est de trouver un équilibre dans tout ça.
“Dans les soirées françaises ou italiennes, on peut encore sentir l’esprit des années 90.”
Vous êtes cinq derrière le deck. Qui fait quoi ? Sur quelle machine ?
AnD : Nous organisons notre live de manière à ce que chacun puisse avoir une machine avec des pédales à effets. Il n’y a pas de structure particulière, nous improvisons et tentons de nous compléter les uns les autres avec le plus de chaos possible. Cela rend la chose bien plus excitante car nous entendons le résultat en même temps que le public.
Est-ce qu’il y a des visuels ?
AnD : Pas pour le moment, mais ça arrive !
Davide, peux-tu nous dire la chose que tu gardes toujours à l’esprit quand tu joues un live avec quatre autres musiciens ?
D. Carbone : Tout est une question d’équilibre et de respect les uns envers les autres. Nous nous connaissons tous vraiment bien, ce qui nous permet d’être serein et d’ajouter une dimension fun dans notre travail.
AnD, même question…
AnD : C’est toujours positif de respecter ce que chacun est en train de faire, mais il faut aussi savoir quand appuyer et envoyer tes propres éléments dans le mix.
“Tout est une question d’équilibre et de respect les uns envers les autres.”
Vivez-vous tous à Berlin aujourd’hui ? Pourquoi cette ville est-elle si accueillante pour les producteurs de musique électronique ?
AnD : L’un de nous deux vit encore à Manchester et le reste de D.A.S. D.A. à Berlin. Chacune de ces villes contient un passé chargé en terme de musique et d’influence culturelle sur l’art en général. À Berlin, il y a constamment des lieux, des choses et des gens pour attiser votre curiosité et s’intéresser vraiment à ce que vous faites.