Nous l’évoquions il y a quelques jours, Paris s’apprête à voir un petit nouveau débarquer sur le marché des disquaires. Dans le 20e arrondissement, Yoyaku proposera un digging house de qualité dans un environnement “intimiste et confidentiel”.
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À l’occasion de la partie “night” de son inauguration prévue le 4 mars (quelques heures après la pendaison de crémaillère au magasin même), l’équipe importe directement de Russie le DJ Andrey Pushkarev pour une session all night long au Petit Bain. Nous lui avons posé quelques questions sur Kvadrat, le film qui lui a été dédié ainsi que sur son podcast exclusif.
1/ Te considères-tu plutôt comme un DJ ou un producteur ? Peux-tu nous définir ce qu’est le métier de DJ pour toi?
J’ai commencé à mixer en 1996 et à produire en 2011. Je me considérais donc plus comme un DJ plutôt qu’un producteur, même si je passais aussi du temps en studio. Et pour ce qui est du métier de DJ, Je pense qu’il doit être capable de créer une atmosphère, peu importe l’endroit.
2/ A propos du film Kvadrat, où l’on te filme en train de travailler, quelle a été pour toi la meilleure partie de ton implication? Et la pire ?
Quand on m’a proposé de faire partie de ce documentaire en tant que personnage principal, je n’avais pas idée du travail que cela représentait. Après des mois de tournage à être filmé dans plusieurs pays, je me suis rendu compte que j’aimais ça. C’était comme si un rêve d’enfant où je me retrouve dans un film se réalisait.
Le réalisateur du film Anatoly Ivanov et moi avons collaboré très étroitement, et j’ai trouvé cette expérience très enrichissante d’un point de vue technique. J’ai pu en apprendre un peu plus sur les angles de vue et les manières de tourner. Je dirais donc que c’est voyager et en apprendre sur l’expérience en elle-même qui m’ont le plus plu.
Kvadrat (fr) from Anatoly IVANOV on Vimeo.
Ce qui a été un véritable défi par contre, c’est la sélection des morceaux pour le film. Ca m’a demandé beaucoup d’attention pour des détails visuels du film et une bonne connaissance technique du côté de la production et de la synchronisation. Sans compter toutes les autorisations au niveau des droits auprès de certains producteurs. C’était d’autant plus difficile que pour un film vous travaillez avec une équipe d’une centaine de personnes. Pour la post-production de Kvadrat, on était seulement deux
3/ En tant que DJ, quelle est la chose à laquelle tu fais le plus attention quand tu écoutes une musique pour la première fois ? Qu’est-ce que tu te dis ?
Je dirais que c’est essentiellement un processus intuitif. Je n’accorde pas spécialement d’importance au côté technique – parfois ça sonne juste bien. Il y a une connexion émotionnelle avec certains sons ou mélodies du track et quand ces deux choses stimulent mon imagination, alors je sais que c’est le track qu’il me faut.
4/ Quel est ton avis à propos de ce vieux débat entre le vinyle et le mp3 ?
Ce qui marche le mieux ! Ce qui importe, c’est la façon dont tu masterises tes outils pour t’exprimer et délivrer quelque chose que les gens aimeront. Dans mon cas, je trouve que c’est difficile de m’exprimer seulement par la voie du mp3.
5/ Tes podcasts semblent toujours refléter un certain état contemplatif. Quel a été celui adopté pour celui que tu nous as fait ?
C’est très simple : ça a été en fonction de mon humeur et de ce que j’écoute pour l’instant. Tout ça ensemble et en une seule histoire.
English version
1/ Do you consider yourself a DJ more than a producer? In a few words, how do you define the work of the DJ?
I started Djing in 1996 and producing in 2011, therefore, I guess, I can consider myself more DJ and entertainer than music producer – even though I enjoy spending time in the studio too. I think a DJ is a creator of atmosphere, no matter where the performance takes place.
2/ Regarding the “Kvadrat” movie in which we can see you working, what is for you the most enjoying part of this work? What’s the worst?
When I got proposed to be part of the documentary as main character I had no idea of how much work it would imply. After months of shooting and filming in different countries and settings I realized It was something I was really enjoying doing – I felt like the child’s dream of being part of a movie one day came true.
Me and Anatoly Ivanov, the movie director, worked very closely and I found this experience extremely constructive from the technical point of view. I could learn about camera positions and shooting techniques, therefore I would say that traveling and learning from the experience itself were definitely what I enjoyed the most.
What I found most challenging to work on was the tracks selection for the movie score. It required lots of attention to the visual details of the film, high technical knowledge on the synching and production side, and lots of time to get the copyrights and necessary papers to use tracks from other producers in the film. Usually for a movie production you work in a team with a proper amount of people and for the post-production of Kvadrat we were only two – which made it substantially harder.
3/ In terms of DJing, what’s the most important thing you’re paying intention when you’re listening to a track for the first time? What are you telling you?
I would say it is mostly an intuitive process. I don’t put any emphasis on the technical part of a track or where I could play it – sometimes it just feels right. There is an emotional connection with the sounds and the melody of the track and when these two things stimulate my imagination then I know it is definitely a track for me.
4/ What’s your opinion about this old discussion between vinyls and mp3?
Whatever it works best. They are means to express an idea and what matters is the way you master these tools to express yourself and deliver something people enjoy. In my case I find it hard to fully express myself by using only MP3s.
5/ Your podcasts somehow always recall contemplative states : what was yours on this one you made us?
It’s pretty simple: my actual mood and tracks I like to play at the moment. All together in one story.