Pour tout vous confier, nous avons ici l’enregistrement des deux heures de mix “prévues”. Celui qui, dit-on, inventa le premier la techno minimale (au sens de minimaliste, avec son Minimal Nation EP sorti en 1994 sur le label de Mills, Axis Records) a en fait joué une heure de plus, poussé par un dancefloor en feu. Une heure qui restera entre lui et le public présent, conservant dans les mémoires toute sa magie, renforçant bien sûr la légende.
“L’ambiance était folle, nous dit-on en substance du côté de Concrete, le public était en transe. Robert Hood ne voulait pas lâcher les platines, il a quasiment fallu l’arracher du DJ booth pour qu’il ne manque pas son avion”. Il faut dire que la salle était chauffée à blanc. Robert Hood clôturait une nuit où s’étaient succédés La Mamie’s, l’éclectique patron de Rush Hour, Antal, puis le live de la divine Xosar.
L’art de faire bouger les fesses des gens
C’est un autre producteur de Detroit passé par Underground Resistance qui inaugurait il y a quelques semaines notre nouvelle série de podcasts, avec le TRAX.101 signé DJ Rolando. Aujourd’hui, c’est comme le grand frère que l’on accueille. Originaire de Detroit, fondateur d’Underground Resistance – pour lequel il a commencé comme MC!, Robert Hood quitte UR et Mad Mike en même temps que Jeff Mills en 1992. Après qu’ils aient notamment sorti tous les trois les surpuissants X-101, puis X-102 sur UR et Tresor. Celui qui avait alors déjà lancé son propre label (Hardwax, dès 1991), part monter Axis avec Mills, puis ouvre sa propre maison, M-Plant, en 1994. “M-Plant c’est tout ce que j’ai toujours voulu entendre : le son basique, brut, déconstruit. Seulement les batteries, les lignes de basses et les grooves funky, et tout ce qui n’est qu’essentiel. Seulement ce qui nécessaire pour faire bouger les gens. J’ai commencé à voir cela comme une science, l’art de faire bouger les fesses des gens, parler à leur cœur, leur esprit et leur âme. C’est une techno rythmique qui vient du fond du cœur. M-Plant c’est juste M. Minimal”
Je veux réimaginer M-Plant
20 ans et de nombreuses sorties plus tard, M-Plant est toujours là. Robert Hood aussi. Pour cette année anniversaire, le label lâche d’ailleurs une série de maxis d’anthologie composés sous ses différents alias (Floorplan pour la house, Monobox, etc.), revisités par les mains de Hood (écouter l’excellente reprise de “Never Grow Old”, sorti il y a un mois, ci-dessous). Le tout donnera lieu à la rentrée à une compilation regroupant le tout.
“Je veux réimaginer M-Plant, annonce ainsi Robert Hood pour la suite.” “La jeune génération n’était même pas née lorsque tout ça a commencé, donc je veux construire le pont entre l’ancien et le nouveau. Je ne veux pas simplement faire une compilation, je veux célébrer cette aventure en regardant à la fois vers le passé et vers demain.”
Personne ne devrait sous-estimer la neuro-puissance de M-Plant Music
Vous pourrez retrouver Robert Hood en interview dans le prochain Trax Magazine. En attendant, on ne saurait trop vous conseiller de vous rendre ce vendredi 20 juin au Showcase (Paris) pour assister à l’un de ses DJ sets puissants, jonglant entre hier et aujourd’hui, mais toujours mené avec ce même mot d’ordre lancé il y a 20 ans : “Personne ne devrait sous-estimer la neuro-puissance de M-Plant Music”.
Il partagera l’affiche avec la sombre et deep bass music du Britannique Untold (Hemlock Rec/50Weapons) et le Frenchie Coni, issu du crew ClekClekBoom. Ce dernier nous a d’ailleurs préparé une sélection de ses 5 meilleurs tracks de Mr. Hood. C’est à écouter ci-dessous. Les 5 tracks cultes de Robert Hood par Coni (ClekClekBoom) :