Cette année, les Trans Musicales fêtent leur 40e édition. Depuis 1979, le festival tenu par Jean-Louis Brossard, légendaire programmateur et défricheur de talents, secoue Rennes avec un line up toujours avant-gardiste, composé des talents qui feront les scènes de demain. Entre autres, Björk, Daft Punk, Fever Ray (moitié de The Knife) et Portishead ont foulé les planches des scènes de la capitale bretonne. Plus récemment, les Trans ont dévoilé des artistes comme Clarence Clarity, Ann Clue ou Digitalism, qui, à défaut de ne pas forcément apparaître sous les projecteurs, dynamisent des scènes alternatives d’une richesse folle.
De quoi dire, en truisme, que du 5 au 9 décembre prochain, l’Ouest musical va vivre au rythme du parc des expositions de St-Jacques de la Lande
S’il est encore difficile à dire quels artistes, parmi les 83 programmés, vont se retrouver sous les projecteurs dès cet été, Trax a déjà dégoté 10 DJ à ne manquer sous aucun prétexte — ou, pour ceux qui n’auront pas la chance d’y participer, à découvrir d’urgence.
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Issu de Détroit, Black Noi$e a été DJ pour M.I.A et est maintenant producteur d’une house vaporeuse, aux accents ambient. Également beatmaker de talent, il viendra faire planer la greenroom le samedi de 3h45 à 5h.
DJ Lag se fait aussi appeler GQOMking, en référence au gqom, forme de house tribale, proche de l’afrobass, né à Durban en Afrique du Sud, d’où il est originaire. Présent sur la version remix de l’excellent debut de Kelela, il présentera sa musique, hypnotisante à souhait, minimale et guerrière, dans la Greenroom le jeudi, de 22h30 à 0h15.
Les productions d’Elena Colombi font preuve d’une transversalité renversante : sa techno puise aussi bien dans les rythmiques de l’industrielle que dans des textures d’ambient qui nappent ses productions. Italienne d’origine, elle est maintenant installée à Londres et fait ses preuves à l’antenne de NTS.
Entre trap et bass music : voilà peut-être la façon la plus juste de catégorisation la musique de Lyzza. L’exercice est difficile, tant les productions de la Brésilienne sont diverses et riches. Difficile de prévoir ce à quoi ressemblera son DJ set dans la greenroom le samedi à partir de 0h15, mais au vu des exigences de ses propres track, pas de doute qu’elle livrera un set mémorable.
Ben LaMar Gay a sorti deux albums cette année. Plus que du fait d’une productivité folle, ils sont le résultat de la composition de sept album jamais publiés, composés sur près de 10 ans. L’artiste propose un large panorama pour découvrir sa musique, forme expérimentale de jazz, contée par moments, où l’orchestral laisse une place de choix à l’électronique, pour des productions très hétérogènes. En live, ça se passera au Hall 8 le vendredi, à partir de 22h.
Vendredi, le duo rennais ATOEM s’emparera du hall 9 pour présenter leur EP Voltage Controlled Time. Leurs productions, axées techno — mais qui ne renient pas Moderat comme influence —, risquent de marquer la soirée, et de continuer à faire parler d’elles après le festival.
Il est la caution drum’n’bass de la programmation. X-Altera, fort de la sortie de son album en juin dernier, va venir présenter à la greenroom, le samedi à 02h15, ses rythmiques survoltées et ses nappes envoûtantes. Tantôt violent, tantôt planant, son amour pour les changements de styles promet un set lunatique.
Fabrizio Rat, formidable pianiste italien, est bien connu chez Trax. Sa virtuosité, il la met au service de sets de techno acid et mental envoûtants, dans la lignée de ceux de Daniel Avery. À ne manquer sous aucun prétexte samedi, au hall 9.
Noémie Vermoesen, alias Gigsta, est une ancienne journaliste de la rédaction de Trax. Inclassable, elle construit des sets — en vinyle only s’il-vous-plaît — où s’enchaînent tracks techno, ambient, bass (pour ne citer qu’eux) aux ryhtmes survoltés et aux textures profondes. L’occasion de laisser des mains expertes surprendre, vendredi à la greenroom à partir de 01h30.
Enfin, La Fraîcheur s’impose comme la dernière immanquable de cette 40e édition, avec sa deep-house / tech-house épileptique et engagée — des talks à propos d’intersectionnalité, LGBTphobies et sexisme ponctuent certaines de ses productions. Un activisme artistique, au sein duquel la DJ ne chôme pas, du haut de ses 16 EPs, parus sur 2 ans. De nouveau, à ne pas louper au hall 9 le samedi.