Nantes : la grande tournée de Camion Bazar et La Mamie’s va passer par le Warehouse

Écrit par Trax Magazine
Photo de couverture : ©D.R
Le 02.12.2019, à 10h09
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Réputés pour la qualité de leurs DJ sets, les deux crews parisiens Camion Bazar et La Mamie’s formés à l’aube de la décennie ont inventé des nouvelles formes de fêtes. Ils joignent leurs efforts pour faire passer le mot à travers l’Europe : pour faire une bonne fête, il faut de bons disques, de la spontanéité et pas mal de paillettes. Ils continueront leur tournée lors d’une Club Trax dantesque le 29 février 2020 au Warehouse de Nantes.

« Si on existe, c’est surement grâce à la loi Évin ». L’analyse n’est pas de Christophe Barbier. Elle est émise en direct de Hong-Kong par Vito, un des membres fondateurs de La Mamie’s. Il y a douze ans déjà, à la suite d’une réforme de la loi Evin, la France apprenait à choisir entre fumer et danser. L’effet “pause clope” se faisait ressentir sur les pistes de danse et l’odeur de tabac froid laissait la place à d’autres, pas toujours plus supportables. « À Paris, c’était aussi une époque où beaucoup de lieux de nuit fermaient à cause du bruit, où les politiques ne comprenaient pas vraiment l’intérêt de soutenir le milieu festif. », ajoute le DJ. L’univers du club, autrefois synonyme de liberté, est progressivement grignoté par la contrainte et le rationalisme. Alors, en 2009, à vingt ans à peine, de jeunes DJs vont aller chercher la liberté ailleurs. « Nous avions la possibilité d’organiser des soirées dans une maison abandonnée de Montrouge, se souvient aujourd’hui Vito. C’était une forme de fête qui nous paraissait plus excitante qu’une soirée en club. »

La voie est libre

Le succès de la manœuvre ouvre la voie à toute une génération d’acteurs de la nuit, qui vont progressivement sortir la musique électronique des clubs où elle s’était terrée. « Les soirées étaient devenues très sérieuses », décrit à son tour Benedetta Bertella, moitié de Camion Bazar. «On allait écouter de la musique électronique dans des lieux très fliqués et normés qui ne nous plaisaient pas vraiment. » La DJ née à Livourne mais expatriée à Paris ne retrouve pas dans la capitale l’ambiance « festival » qui lui plait tant. En 2013, elle lance avec le DJ Romain Play un format de fête iconoclaste. Une cabine DJ installée dans un van, décoré avec soin par la maitresse de cérémonie.  « On a essayé de construire un mode de soirée qui soit spontané et original. Le but c’était de rendre les gens acteurs de la fête, de briser les barrières entre le public et le DJ ». Lors des Camion Bazar, tout le monde vient déguisé et s’expose à un seul risque : celui de se retrouver avec des paillettes dans les cheveux pendant plusieurs jours.

À bord de leur van, le duo butine de festival en festival, au moment où La Mamie’s explorent eux aussi de nouvelles formes de fêtes, notamment lors de leurs résidences à la Ferme du Bonheur, tiers-lieu situé à Nanterre. « Nous avions tous beaucoup voyagé et nous avions pu expérimenter des formes de fêtes plus libres à l’étranger, dans des configurations parfois surprenantes », détaille Vito. « Ce sont ces influences musicales que nous avons essayé de recréer à Paris ». Si les formats atypiques participent à la réussite d’un événement, le DJ ne sous-estime pas pour autant son cœur de métier. « La qualité de la musique est toujours au centre de nos préoccupations », poursuit-il. « Dans nos premières années, nous militions pour des DJ set exclusivement sur vinyles. Ça nous a forcé à passer des heures à fouiller dans les bacs des disquaires parisiens et à rencontrer des passionnés. On s’est forgé une vraie culture musicale, qui puise son aspiration dans la house de Chicago, à Detroit ou encore à Amsterdam. » depuis sa création, La Mamies n’a cessé de grandir. D’abord en s’alliant à Cracki Records pour créer le Macki Festival. Plus récemment avec un projet fou, celui de créer un festival de musique électronique au large de la baie de Hong-Kong.

Aller jusqu’aux Clash

Camion Bazar, de leur côté, proposent eux aussi une ligne artistique engagée. Benedetta : « tu as beaucoup de DJs qui ne vont jouer que de la techno et qui vont se limiter à un style. Nous, ce qu’on aime c’est surprendre. On peut faire un break et passer un morceau des Clash au milieu d’un set house, et c’est tant mieux » L’engouement autour de leur scène itinérante fait du Camion Bazar un petit événement au sein de grands rendez-vous. « On a simplement pris un créneau qui était libre », constate candidement Benedetta. « Les festivals recherchaient ce côté un peu fun fait de couleurs et qui permet aux festivaliers de sympathiser. »

La rencontre entre La Mamie’s et Camion Bazar était donc inévitable. Elle s’est faite sur la scène du Weather festival en 2015. « C’était un beau moment », se souvient Vito. « Il y avait ce petit quelque chose en plus qui faisait que tout était très spontané. On passait des disques avec Romain Play, un grand habitué comme nous des longs back to back. Il jouait des rythmiques à la batterie électronique sur nos morceaux, c’était vraiment fou ».

Pour la seconde fois, les deux équipes vont prendre la route ensemble pour une tournée en back 2 back. Trois mois à sillonner la France, la Suisse et la Belgique pour livrer un show en commun, servi par une scénographie déconneuse qui sera dévoilée prochainement. « Partir sur la route avec ses amis, c’est toujours très, très excitant », sourit Vito. Benedetta Bertella enfonce le clou : « On ne kiffe que si on se marre et, avec la Mamie’s, on se marre vraiment ».

La tournée passera le 29 février 2020 au Warehouse de Nantes. Toutes les informations sont à retrouver sur la page Facebook de l’événement.

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