A Split Second – “Flesh”
La naissance du new beat en Belgique à la fin des années 80 est avant tout une histoire de mauvaise vitesse. La légende veut que le DJ Marc Grouls ait commencé à passer son 45T de “Flesh” du groupe Split Second à la vitesse d’un 33T, avec un pitch +8. Face à la réaction du public en transe face à cette version ralentie, la pratique s’est généralisée dans les clubs belges, donnant naissance au style new beat.
Phil Collins – “In The Air Tonight”
À Houston, à partir du milieu des années 90, la vague chopped and screwed lancée par DJ Screw prend le ralentissement des disques comme point de départ d’un style où les rythmes s’empâtent et les mélodies dépitchées sentent fort la codéine. Si les centaines de cassettes enregistrées à la chaine par DJ Screw se basent principalement sur des morceaux de rap locaux, on y trouve aussi quelques pépites pop comme cette version narcotique et gluante du célèbre “In The Air Tonight” de Phil Collins. Parfait pour les retours de soirées.
Masters at Work – “Just a “Lil” Dope”
Parmi la liste à rallonge de singles cultes sortis par les Masters at Work, “Justa ‘Lil’ Dope” est un cas à part. Sorti en 1991, au tout début de la carrière du duo, le morceau à la rythmique massive a connu une seconde vie quand des DJs ont commencé à le passer à la vitesse d’un 45T. Résultat : un véritable hymne rave dans lequel la voix samplée du “Here I Come” du Jamaïcain Barrington Levy vire chipmunk.
Justin Bieber – “U Smile”
« Au départ, c’était juste une blague ! » En 2010, un jeune producteur de 20 ans nommé Nick Pittsinger s’ennuie dans sa chambre et s’amuse à ralentir de plus de 800% le hit “U Smile” de Justin Bieber. Et curieusement, ce qui en résulte est tout à fait honorable : un long paysage ambient où s’entremêlent le bruit des vagues et des chants lointains de sirènes. Est-ce que Brian Eno sonne comme du Justin Bieber si on l’accélère ?
Speedy J – “De-Orbit”
L’un des plus célèbres exemples de disque franchement meilleur à la mauvaise vitesse reste celui de “De-Orbit” du Néerlandais Speedy J, sorti en 1991. Joué en 33T, le morceau passe un peu inaperçu avec ses lointaines influences italo. Mais en 1992, lorsque le DJ et producteur anglais LTJ Bukem l’inclût dans sa compilation Hardcore Volume 3 en le jouant à la vitesse accélérée d’un 45T, le monde entier réalise que “De-Orbit” a en fait tout d’un classique de rave avec ses batteries lorgnant vers la drum and bass.
Aphex Twin – “Windowlicker”
Sans aller jusqu’à dire que la version ralentie de “Windowlicker” surpasse l’originale, il faut tout de même reconnaitre que le morceau reste au moins aussi passionnant quand il lève le pied. Mais de toute façon, tout le monde est d’accord pour reconnaitre qu’Apex Twin est sans doute l’un des rares artistes dont les tracks restent géniaux quelque que soit leur vitesse de lecture.
ESG – “UFO”
En plus d’être l’un des morceaux les plus samplés de l’histoire de la musique, “UFO” du groupe post-punk ESG est aussi devenu un véritable classique pour les DJ du rap new-yorkais. Non pas pour sa version originale en 45T que ces derniers trouvaient un peu trop rapide, mais pour sa variante plus lente, jouée à la vitesse d’un 33T et idéale pour les danseurs de hip-hop.
Vienna – “Reste avec moi (7″ version)”
Lancé en 1984 (d’abord sous le nom d’Académie), Vienna est un groupe que l’histoire de la new wave en France a un peu injustement oublié. Parmi les quelques pépites que compte sa discographie, le titre “Reste avec moi” est peut-être l’un des meilleurs. Surtout, en accélérant la vitesse du lecteur Youtube à 1.25, le morceau devient étonnamment facile à caler dans un set techno, pas très loin d’un titre d’Ascendant Vierge.