Loin d’être un simple épiphénomène, le retour du vinyle s’inscrit durablement dans le temps depuis maintenant quelques années. N’en déplaisent à certains, le retour de cette pratique d’écoute n’était pas un effet de mode. Pour preuves, selon le Syndicat national de l’édition phonographique (Snep), il s’est écoulé en 2020 environ 4,5 millions de galettes noires, soit une progression de 10,2% par rapport à l’année précédente.
Avant de se lancer dans l’achat de votre convoitise, il faut d’abord se poser quelques questions. Tout d’abord, établissez votre future fréquence d’usage. Si vous souhaitez utiliser votre platine de manière intensive, c’est-à-dire plusieurs fois par semaine, il vous faudra un budget de 300 euros minimum pour un objet qui tienne la route. Pour un usage plus sporadique, de temps à autre pour mettre un fond sonore lors d’une soirée, il est possible de descendre en dessous de ce seuil de prix. Pour autant méfiez-vous des nombreux modèles d’obscures marques sur Amazon & Co au prix trop alléchant. Les produits très abordables et de bonne qualité sont extrêmement rares.
Autre caractéristique à prendre en compte, choisir entre une platine automatique ou manuelle. Sur une automatique, le bras s’actionne seul et vient se poser sur le disque vinyle à la première chanson, puis il se replace automatiquement sur son support à la fin de la face. Avec la manuelle, c’est à vous de poser la cellule, avec l’aide du lève-bras, sur le vinyle. Il faut également veiller à la fin à le remettre en place pour éviter qu’il ne tourne dans le vide tout en émettant un bruit disgracieux. Moins fastidieux à utiliser, l’automatique limite les contacts et du coup l’usure des vinyles, surtout pour les moins soigneux d’entre nous. Pour son rituel plus authentique, nous préférons tout de même les platines manuelles, d’autant qu’avec un peu de doigté la gestuelle s’apprend relativement rapidement.
Ensuite, sachez qu’il existe deux façons de faire tourner un vinyle sur une platine : par entraînement direct ou par courroie. Ici seul le second nous intéresse, le premier étant à privilégier pour la pratique du DJing. Sur une platine à entraînement par courroie, le moteur n’est pas monté en direct sous l’axe du plateau, il est déporté par le biais d’une courroie. Le fait de séparer le moteur du plateau transfère moins de bruits mécaniques vers le bras, ce qui se traduit par une écoute plus fine.
Enfin, pour plus de simplicité, privilégiez un modèle doté d’un préampli intégré. De plus en plus nombreuses, notamment dans le secteur entrée de gamme, ces platines évitent d’avoir à acheter un appareil supplémentaire. Et si vos désirs souhaitent évoluer par la suite, aucun problème, vous pourrez dans un second temps parfaire votre installation. En effet, il est possible à tout moment sur ces modèles de désactiver cette fonctionnalité afin d’y brancher un préampli phono externe. Pour profiter de vos vinyles, il ne vous reste plus qu’à brancher votre tourne-disque à des enceintes actives de tous types en reliant la sortie RCA de la platine à l’entrée RCA ou mini-jack (via un adaptateur) des enceintes.
Platine Teac Audio TN-175
Idéale pour entrer sans prétention dans l’univers du vinyle, cette platine automatique à entraînement par courroie est compatible avec les galettes 33 et 45 tours et dispose d’un préampli intégré. Assez épais, son châssis se compose de fibres de densité moyenne (MDF) et repose sur des pieds en caoutchouc pour absorber le plus possible les vibrations parasites. Son seul défaut ? Une cellule à aimant Audio-Technica AT3600L plutôt entrée de gamme. À ce tarif, difficile de lui en tenir trop rigueur.
Prix : 149 euros

Platine Sony PS-LX310BT
Sony n’est pas un pur spécialiste de la platine vinyle, pour preuve le constructeur japonais n’en affiche actuellement que deux à son catalogue. Un excellent modèle haut de gamme, la Sony PS-HX500 que nous avons testée en 2016, et notre produit du jour, beaucoup plus abordable. Avec son habillage en plastique noir et ses discrets boutons à fleur d’appareil, la PS-LX310BT arbore un design sobre, mais élégant. Automatique, la platine intègre également un préampli phono qui propose un commutateur de gain, sous la forme d’un interrupteur (faible, moyen, élevé).
Prix : 249 euros

Platine Rega Planar One Plus
Le terme minimaliste ne serait pas assez suffisant pour qualifier le design, très réussi, de cette platine. C’est simple, aucun bouton n’est visible en façade, seul un interrupteur “on/off” se cache sous le plateau. Ce n’est d’ailleurs pas sa seule excentricité, puisque son plateau de 23 mm sonne creux. Là où de nombreux fabricants misent sur le poids du plateau pour amortir au mieux les vibrations, le constructeur anglais lui fait le pari de la légèreté. Bien évidemment manuelle et dotée d’un préampli, cette platine est un condensé de tout le savoir-faire de Rega sous la barre des 500 euros.
Prix : 435 euros

Pro-Ject Debut Carbon EVO
Créé en 1998, la platine Debut est produit iconique vendu à plus d’un million d’exemplaires dans le monde. Cinquième génération de ce best-seller du constructeur autrichien, la Carbon EVO embarque une cellule phono 2M Red d’Ortofon et un bras de 22 cm composé d’une seule pièce en carbone, des caractéristiques réservées d’ordinaire à des modèles encore plus haut de gamme. Entièrement fabriquée en Europe, cette platine bénéficie de quelques luxueux fignolages comme un cache anti-poussière entièrement en plexiglass ou encore des connecteurs RCA plaqué or, mais ne dispose pas de préampli phono.
Prix : 549 euros

Edwards Audio TT4
Marque britannique qui fabrique tous ses modèles de manière artisanale, Edwards Audio commence à avoir une belle renommée au sein du milieu audiophile européen. Avec son modèle TT4, l’entreprise livre une platine originale avec son plateau transparent en acrylique, sa base, un panneau de médite de 18 mm, découpé en arc de cercle avec des bords biseautés du plus bel effet. Dotée d’une fonctionnalité d’amortissement à couche contrainte, une technologie utilisée habituellement dans l’industrie aérospatiale, cette platine aspire les bruits de frictions et les vibrations pour écoute chaleureuse. À noter, elle aussi, n’embarque pas de préampli phono.
Prix : 620 euros
