Par Simon Clair
C’est peu à peu devenu une composante essentielle de We Love Green. Fidèle à son parti pris « Music, art, food, talk, nature », le festival parisien qui se tiendra les 1er et 2 juin au Bois de Vincennes propose cette année une nouvelle série de conférences et de think tanks afin de faire de son événement un moment où s’échangent les idées autant que les rythmes et les mélodies. Et pour 2019, la thématique semblait toute trouvée : « Qu’est-ce qui débloque ? ». Dans le but de mieux comprendre pourquoi la transition écologique ne s’amorce pas plus rapidement et plus largement, les organisateurs de We Love Green ont en effet décidé d’inviter toute une série de penseurs et d’acteurs du débat publique pour témoigner des blocages mais aussi des changements qui s’opèrent déjà malgré tout et un peu partout. L’ingénieur Mohammed Oussama Houij viendra par exemple raconter son long périple de 300 km le long du littoral tunisien à ramasser des déchets afin de sensibiliser à la pollution. De son côté, l’économiste et avocat à la Banque Européenne pour le Climat Pierre Larrouturou défendra une idée-force : « Si le climat était une banque, on l’aurait déjà sauvé. » Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty International, ancien directeur de Greenpeace et ancien militant anti-apartheid au côté de Nelson Mandela sera quant à lui présent pour parler désobéissance civile. À cela s’ajoutent de nombreux autres intervenants à découvrir directement sur le site du festival.
Ce principe de think tanks n’a rien de révolutionnaire. Depuis quelques années, tous les gros événements musicaux semblent vouloir avoir leurs forums, ateliers et lieux de débats organisés sur le temps de la fête. Pour le simple plaisir d’échanger les idées ? Pas forcément. Laurent Bigarella, l’un des programmateurs du volet conférences de Nuits Sonores le concède, l’organisation de think tanks « facilite indéniablement le dialogue avec les autorités. Mettre en avant nos discussions sur des sujets sociaux, sociétaux, écologique, permet de se faire voir comme un acteur du débat public au sein de la Cité. » Pour lutter contre les baisses de subventions que connaît le secteur de l’événementiel, les festivals doivent donc trouver des arguments supplémentaires allant souvent au-delà de la musique. Dès lors, l’organisation de débats et de conférences semble bien être le meilleur levier économique pour renvoyer aux financeurs, aux autorités locales et même au public une image neuve et engagée.
Cette récente histoire d’amour entre les think tanks et les festivals est à retrouver en détail dans le numéro 221 de Trax Magazine consacré à la thématique des festivals. L’occasion aussi de découvrir une enquête sur ces festivaliers un peu fous qui décident de ne jamais quitter le camping, ou l’histoire du Nowhere, ce mini-Burning Man européenne qui se tient chaque année dans le désert espagnol.
Le numéro 221 de Trax est disponible en kiosque et sur le store en ligne.