Boiler Room Paris with Simo Cell
Comment s’est initiée cette collaboration avec Boiler Room ?
Blaise Bellville, le boss de Boiler Room, et moi-même en parlons depuis longtemps. Avec Sound Pellegrino, nous avons déjà fait deux Boiler Room. À la base, nous avions entamé une discussion pour qu’Overdrive Infinity et Boiler Room se rapprochent, mais les échanges ont traîné. Jusqu’à la récente soirée au Générator à Paris [le 27 janvier 2016, ndlr].
Depuis, nous avons repris contact et relancé la machine. Aujourd’hui, je suis le responsable de Boiler Room France, j’ai un rôle de curateur, de décisionnaire et de présentateur. Émile Shahidi, mon ami et collègue de toujours, est le producteur et Jonathan Miltat s’occupe des partenariats. Mon job de curateur s’étend même à l’international. Ce qui veut dire que si j’ai envie de faire un Boiler Room en Corée du Sud ou ailleurs pour représenter une scène bien particulière sur laquelle j’ai de bonnes connaissances, je peux le faire. C’est notamment le cas avec la scène club un peu hybride de Londres, où j’ai fait un Boiler Room le mois dernier.
Artistiquement parlant, qu’est-ce qui va changer de ton projet Overdrive Infinity ?
Overdrive Infinity reste Overdrive Infinity, sauf que l’émission va faire partie du “bouquet” Boiler Room très rapidement. C’est-à-dire que Boiler Room s’occupera de pousser l’émission et d’en faire la promo. Je m’en réjouis beaucoup car on en avait besoin. Malheureusement, l’immeuble qui touche le studio Dailymotion à Paris (où nous tournons chaque semaine) a explosé suite à une fuite de gaz. Le studio est un tout petit peu touché. Cet événement a ralenti les choses récemment pour Overdrive. Il y a quelques travaux à faire, ça correspond aussi à notre traditionnelle pause estivale. En attendant, nous faisons les émissions dans un studio temporaire, et tout devrait rentrer dans l’ordre à la rentrée.
Quelles villes veux-tu défendre avec ces nouveaux événements ?
Je ne compte pas me cantonner à Paris uniquement. Je souhaite faire des Boiler Room dans chaque ville où il y a une scène intéressante, avec un son à elle, qui n’existe nulle part ailleurs.
Pour finir, un petit mot sur les artistes de cette première soirée ?
Voiron et Simo Cell représentent, selon moi, la relève française. Ils font de la techno pas forcément droite ni chiante. Ces gars-là possèdent un background bass ou electro au sens “Drexiyen” du terme en eux, tout en faisant un truc vraiment moderne. AZF, quant à elle, est une DJ qui sait comment retourner un club. Elle peut jouer des trucs vraiment sauvages et vener, sans concession. Son coté avant-gardiste et son refus de coller à la norme représentent parfaitement l’underground parisien. Koyote, c’est lui qui m’a fait découvrir Voiron. Il est de l’ancienne génération, ce “papa” a vécu l’introduction de la musique ghetto en France. Après avoir passé du temps en Amérique du Sud, il possède un son et des goûts vraiment propres à lui : lo-fis, chaleureux, différents mais à la fois très compatibles avec ce que jouent les autres. Je trouve ce line-up cohérent avec des artistes qui s’entendent hyper bien tout en jouant des choses différentes. C’est un aperçu de ma vision de la scène techno et house parisienne.