Le rapport s’ouvre sur la consommation de la musique électronique à travers le monde. Premier chiffre, le nombre d’abonnements payants aux plateformes de streaming : avec un passage de 68 à 112 millions d’abonnements entre 2015 et 2016, la hausse est de 65%. L’Amérique latine est un marché en pleine expansion avec le Mexique et le Brésil, respectivement 4e et 7e pays streamant le plus de musique électronique sur Spotify. Mais cette dernière a toujours sa place à la radio, surtout en France, où elle est le genre le plus diffusé, représentant 29% de l’ensemble des titres joués et devançant la variété francophone (19%).
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Côté ventes, le site Beatport enregistre une hausse de fréquentation de 14% entre 2015 et 2016. Les titres vendus restent majoritairement des titres de techno ou de house, même si on constate un retour en grâce de la drum’n’bass entre mi-2015 et mi-2016. À l’inverse, la hype de l’electro house semble être retombée, et le style entame une chute libre vers l’oubli.

Le rapport s’intéresse également au public et à la fréquentation des clubs et festivals. L’Amérique Latine, encore, semble être la nouvelle tête de pont de l’industrie avec de nombreux clubs dans le top 100 DJMag et des festivals réunissant des dizaines de milliers de festivaliers. Mais l’évolution de la fréquentation des événements de musique électronique est générale : les plus gros événements ont ainsi vu leur public multiplié en moyenne par 5 au cours des 10 dernières années.
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Les chiffres sur la parité sont moins flatteurs. Le rapport de l’IMS reprend une étude de Thump réalisée en 2016, qui étudiait le line-up de 24 festivals de référence. Le constat : les femmes représentent seulement 17% des artistes bookés en festival, celui se rapprochant le plus de la parité est le CTM festival de Berlin, avec 45% de femmes à l’affiche.
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Des chiffres qu’illustre le top 10 des meilleurs DJ’s de DJmag, qui ne compte aucune femme en 2016. Les seules artistes du top 100 étant le duo EDM Nervo à la 45e place et la productrice de hardcore et gabber Miss K8 (88e).
Mais la scène n’a pas fini de se renouveler : les ventes d’instruments électroniques ont grimpé de 25% en 7 ans, contre 12% pour les guitares et leurs accessoires. Les contrôleurs DJ représentent un tiers des ventes, suivis des mixeurs et des platines CD. En toute logique, la marque leader sur marché, Pioneer, prévoit pour 2017 des ventes en hausse, 3 fois supérieures à celles de 2008.
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L’IMS Business Report fait état d’un secteur en pleine forme, déterminé à conquérir le monde… Au détriment des artistes ? Si la parité reste un problème, la rémunération des producteurs aussi demeure souvent précaire, au point qu’un cadre de Spotify concédait lui-même la semaine dernière qu’ils n’étaient pas payés équitablement par la plate-forme. Forcément absent de ce rapport qui se concentre sur les gros acteurs, l’underground bouillonne pourtant et s’attelle à ces problématiques. Avec de nouveaux producteurs, lieux et propositions artistiques florissant chaque jour, le meilleur reste encore à venir.
L’intégralité du rapport est consultable sur le site de l’IMS.