Résolutions 2020 : les bons conseils pour enfin arrêter de fumer

Écrit par Trax Magazine
Photo de couverture : ©D.R
Le 13.01.2020, à 15h42
05 MIN LI-
RE
©D.R
Écrit par Trax Magazine
Photo de couverture : ©D.R
0 Partages
L’énoncé performatif le plus couru du mois de janvier, « j’arrête de fumer », risque bien d’avoir une saveur différente cette année. D’ici fin 2020, le paquet de cigarettes atteindra la barre symbolique des 10 euros. De quoi faire tergiverser de nombreux fumeurs…

Ils s’appellent Nicolas (31 ans), Marc (37 ans), Sofiane (28 ans) et Linda (24 ans), et ils ont longtemps fait parti des 12 millions de fumeurs français. Pourtant tous ont décidé que pour 2020, ils écraseraient leurs dernières blondes. Et si chacun a trouvé sa propre méthode (vape, mésothérapie et hypnose) de substitution pour arrêter ou diminuer drastiquement, tous les quatre semblent unanimes sur leur principale motivation.

Contrairement aux idées reçues, pour cette jeune génération, ce ne sont pas prioritairement les raisons de santé qui ont orienté leur choix, mais bien la possibilité d’économies de plus en plus conséquentes. « Pas besoin d’être fumeur invétéré pour savoir que ce plaisir ruine. J’étais à trois paquets par semaine : avec l’augmentation, une année équivaut à plus d’un SMIC », lance Nicolas.  Contre toute attente, le mot est lâché : « plaisir ». Quitte à profaner la bienséance sociale actuelle, nos ex-fumeurs l’affirment, le rituel d’une cigarette s’apparente pour eux à de l’hédonisme. Évidemment, ils sont tous conscients de la nocivité de cette pratique et ne font en aucun cas l’apologie de la cigarette (rappelons que le tabac est responsable de près de 75 000 morts par an en France).

Pour autant, en chœur, ils fustigent l’hypocrisie de certaines mesures car ils jugent la politique tarifaire du gouvernement comme un pis-aller. C’est notamment le cas de Sonia, étudiante à Lille. « Selon certains chiffres, le nombre de fumeurs aurait baissé entre 2016 et 2018 de 1,5 millions de personnes en France. Pas autour de moi en tout cas, mes amis multiplient plutôt les aller-retours en Belgique pour se faire des stocks à moindre prix ou sont passés à la vape ». Du coup, cette étudiante en droit a appris à prendre du recul face au discours officiel et comme beaucoup de fumeurs, elle a cherché sur Internet de réelles alternatives pour réduire sa consommation. Et ne lui parlez pas de substituts disponibles en pharmacie (patch, gomme à mâcher…) qu’elle juge d’un autre temps. Sur les conseils d’une amie, elle a pour sa part testé l’hypnose.

1.L‘hypnose :
Sonia, 24 ans

Contrairement à des substituts nicotiniques, l’hypnose tente de défaire les liens physiologiques du patient avec son addiction en échangeant avec son subconscient. Ici pas de pendule à regarder, ni de formule magique : « La première séance s’apparente à une psychothérapie, le but était de définir mon rapport à la cigarette et les obstacles à son arrêt. Par exemple, j’étais clairement une fumeuse de soirée, du coup le tabac n’était pas un calmant, ni un ami, mais bien un moyen de socialisation ». Lors du second rendez-vous, Sonia est invitée à s’installer dans un fauteuil afin d’expérimenter la véritable phase d’hypnose. Un drôle de rêve conscient d’environ une heure, durant lequel le médecin l’aide à changer d’avis sur la perception du produit et ses supposés bienfaits. Au total, l’étudiante aura déboursé 210 euros pour trois séances et pour le moment cela semble marcher. « Je ne pense pas que tout le monde soit réceptif, par contre moi qui suis une grande angoissée, l’hypnose m’a permis d’affronter mon sevrage avec moins de stress ».

2.La vape :
Nicolas, 31 ans, et Marc, 37 ans

Vapoteuse, e-cigarette, cigarette électronique… Dans le royaume de la vapeur synthétique, les terminologies sont vastes et les pratiquants sont nombreux, environ 3 millions en France. Pourtant, les obédiences ne sont qu’au nombre de deux : les systèmes dit ouverts et les systèmes fermés. Dans le premier, le réservoir se remplit manuellement grâce à des flacons de e-liquides, dans le second la vapoteuse se charge avec des cartouches tout déjà prêtes et fermées. Dans les deux cas, le fonctionnement de l’e-cigarette ne repose pas sur une combustion de nicotine, avec les 4000 substances toxiques et les 80 métaux cancérogène qu’on peut retrouver dans la fumée d’une cigarette classique. Si bien que l’Agence de Santé Publique anglaise considère la vape comme 95% moins nocive que le tabac et l’Académie Nationale de Pharmacie la juge « infiniment moins dangereuse que la cigarette ». Pourtant, le débat divise toujours autant le corps médical qui se renvoie sans cesse des études aux résultats parfois contradictoires.

Pour Nicolas, vapoteur depuis 2012, adepte des systèmes-ouverts, une certaine désinformation frappe la cigarette électronique depuis ses débuts. « Il n’existe aucune pédagogie sur le sujet, du coup pour s’informer sur la vape ce n’est pratiquement que du bouche à oreille. J’ai deux modèles, un de la marque Joyetech pour la semaine et un de la marque Eleaf pour le weekend avec des saveurs plus fruitées. Pomme, poire, menthe, réglisse et même dernièrement frangipane, je teste, je mélange et j’expérimente les nouveaux liquides comme un petit alchimiste, c’est ma nouvelle addiction ». Après 18 mois sur système ouvert, Marc (37 ans) est passé de l’autre côté de la barrière. « L’avantage, c’est que les systèmes fermés sont plus compacts, facilement transportables et ne ressemblent pas à un fusil de sniper. Et surtout, pas besoin de constamment changer les résistances ou de recharger ses réservoirs de liquide. J’utilise une e-cigarette de la marque MyBlu, son utilisation est ultra-simple et j’ai divisé mon budget tabac par quatre, sachant que je fumais presque 2 paquets par jour ». Quoi qu’il en soit, ces deux vapoteurs sont formels, après quelques semaines d’utilisations, ils ont également ressenti des bénéfices physiques. « Je n’ai plus la bouche pâteuse le matin, je n’ai pas grossi pour autant et surtout je ne suis plus essoufflé en montant 4 étages… » conclut Marc. Sur les cinq dernières années en France, environ 30% des fumeurs français ont arrêté le tabac grâce à la vape.

3.La Mésothérapie :
Sofiane, 28 ans

Après plus d’une dizaine de tentatives infructueuses et de d’innombrables gommes Nicorette mâchées, Sofiane a décidé de convaincre, non plus son esprit, mais bien son corps, pour diminuer son addiction au tabac. « Comme pour l’hypnose, une première séance permet de dresser le profil du fumeur en posant quelques questions qui se projettent déjà dans l’après-cigarette. Que faire de mes vieux briquets et paquets ? À qui l’annoncer au début ? Comment éviter les situations qui risquent de me mettre en difficulté sans m’empêcher de vivre ? C’est assez déconcertant d’y répondre sincèrement au cas par cas. » Ensuite, la phase stricte de mésothérapie se met en place, cette technique vise à injecter des substances, généralement à base de tabac et des anesthésiques, en sous-cutanée à l’aide de courtes aiguilles. Cette technique n’est pas spécifique au tabagisme et peut s’utiliser pour d’autres pathologie comme les rhumatismes, les migraines ou les troubles de la circulation sanguine. Dans notre cas précis, le but est de provoquer ici un dégout pur et simple vis à vis du tabac en biaisant en quelque sorte les récepteurs nerveux.  « Le docteur m’a posé ces aiguilles au niveau de six points d’acupuncture autour de mon nez et à proximité des oreilles. Ensuite, il m’a administré un mélange de vitamines et d’anesthésiants locaux. Expliqué ainsi, c’est assez bizarre, mais c’est de la médecine, pas du transhumanisme. »

Il existe évidemment de nombreuses autres méthodes pour diminuer sa consommation de tabac, des moyens qui sont aux yeux de nos intervenants trop peu mis en avant par les autorités publiques. Du coup, c’est un peu système D, bouche à oreille et informations entrecoupées sur le Web, car au final comme le disent de nombreux tabacologues, « il existe autant de fumeurs que de manières d’arrêter de fumer ».

0 Partages

Newsletter

Les actus à ne pas manquer toutes les semaines dans votre boîte mail

article suivant