Tasty Chops : téléchargez un pack de 16 nouveaux samples, chaque jour

Écrit par Paul Brinio
Le 21.11.2016, à 16h35
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Écrit par Paul Brinio
À l’approche des fêtes de fin d’année, le producteur américain Eraserfase a le cadeau parfait pour tous les producteurs de musique électronique. Après avoir lâché des kits remplis de samples sur son site, le musicien a décidé de créer sa propre plate-forme de téléchargement, quotidiennement agrémentée. Tasty Chops, c’est son nom, propose à ses abonnés d’envoyer chaque jour un pack de minimum 16 samples dans leur boîte mail. Mélodie, bass, synthés, pads, tous ces enregistrements viennent de vinyles obscurs chinés un peu partout par Eraserfase lui-même, pour un prix dérisoire. Trax a demandé au producteur qu’elles étaient ses motivations.

Peux-tu nous raconter ton histoire ?

Je viens d’une famille de musicien. Mon oncle était le chef d’orchestre de l’orchestre national arménien, Aram Gharabekian. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu faire de la musique. J’ai donc commencé à faire du son quand j’eus environ 15 ans. J’enregistrais les conversations que mes amis avaient quand ils venaient à la maison et j’en faisais des « beats ». Plus tard, en mettant l’accent sur le beatmaking, j’ai réussi à me faire une place sur la scène de Los Angeles. Je joue au club de renommée mondiale, Low End Theory à Los Angeles. Ces dernières années, j’ai fais quelques tournées à travers les Etats-Unis, et dans d’autres pays à travers le monde. Aujourd’hui, je suis sur le label Dome of Doom, distribué par Alpha Pup. J’ai pu travailler avec mon ami Daddy Kev, qui a fait le mastering de mon premier album, Obsoletisme. Je continue aujourd’hui mon travail sur le beatmaking avec Tasty Chops

“Produire un beat chaque jour. C’est ça l’idée.”

Comment es-tu arrivé à l’idée de commercialiser des packs de samples ?

Je crois que j’étais simplement assez stupide pour croire que ça marcherait ! (rire) Travailler dans des studios et dans le beatmaking me donnait accès à beaucoup de sons. Je me suis mis à rassembler ceux que je trouvais les plus attirants et à en faire des dossiers. Je les ai mis sur Internet, en pensant juste faire un peu d’argent. Contre toute attente, ça a pris beaucoup d’ampleur, très rapidement. Vu le succès et les différents acteurs de l’industrie musicale qui m’ont approchés, il est devenu intéressant d’en faire quelque chose sur la durée et de permettre aux gens de souscrire à un abonnement. Cela favorise aussi la pratique pour les producteurs en herbe et permet de produire un beat chaque jour. C’est ça l’idée centrale du projet. Vous rajoutez un kick et un drum et vous avez un beat. Rien ne fait de vous un meilleur producteur que le fait de pratiquer un maximum. Si vous produisez tous les jours et qu’il y a des gens autour de vous qui travaillent sur le même son, cela vous donne énormément de belles idées.

eraserfase

En a découlé le nouveau projet Tasty Chops

Absolument. Avec Tasty Chops, on avait vraiment le désir de construire une communauté autour du beatmaking. Aider les gens à se réunir et devenir meilleur dans leurs productions. C’est, à mon avis, le meilleur moyen de progresser.

Les plus producteurs d’entre nous ont vraiment été séduits par ce projet Tasty Chops, d’autant plus que le prix est assez bas. Peux-tu nous expliquer le principe ?

C’est comme si j’étais votre stagiaire ! (rire) Plutôt votre assistant. Je passe toute la semaine à digger des enregistrements rares et obscurs, qui pourraient donner des samples très intéressants. Je les transforme en quelque chose d’assez différent de la version originale, puis je les altère au point où ils n’ont plus rien à voir avec ce que j’ai pu écouter sur le vinyle. L’idée est de les rendre plus jouable, avec une réelle identité. Je les upload ensuite dans un dossier que j’envoie tous les soirs à 22h, heure de Los Angeles. On a choisi de proposer une période d’essai gratuite de 14 jours, aucune charge supplémentaire n’est imputée si la personne décide de ne pas prolonger l’abonnement. Croyez moi, avec plus de 16 samples par jour pendant deux semaines, il y a de quoi produire un album entier ! Si vous décidez de vous abonner, cela vous coûtera 5 dollars par mois. 

Tous les jours, lorsque vous ouvrez votre boîte mail, vous découvrez un fichier zip avec au moins 16 samples de mélodies, de basses, ou autre. On a choisi de proposer une période d’essai gratuite de 14 jours, aucune charge n’est imputée si la personne décide de ne pas prolonger l’abonnement. Croyez-moi, avec plus de 16 samples par jour pendant deux semaines, il y a de quoi bien commencer pour produire.

Croyez-moi, avec plus de 16 samples par jour pendant deux semaines, il y a de quoi bien commencer pour produire.

16 samples par jour pour 5 dollars c’est vrai que ça fait envie. As-tu déjà eu des retours ?

Beaucoup de gens ont décidé de continuer l’aventure Tasty Chops après la période d’essai. Le but est vraiment de créer la plus grosse communauté possible. On espère que cela va aller en grandissant.

Eraserfase presents : Tasty Chops (en anglais)

Où est-ce que tu trouves tous ces tracks assez obscurs et tous ces enregistrements rares que tu samples sur Tasty Chops ?

Je voyage à travers le monde et les Etats-Unis depuis pas mal d’années. Où que j’aille, je chope des galettes. Je passe quasiment la majeure partie de mon temps à chercher des enregistrements méconnus et à les transformer en sample. Quand je suis en tournée, je me rends dans les petits magasins underground pour en trouver. En tournée, certains artistes aiment aller dans des bars ou des restaurants, moi, mon truc, c’est les disquaires. J’essaye en même temps d’être le plus accessible possible. Pour moi, même quelqu’un qui est dans le beatmaking depuis longtemps a toujours besoin d’une nouvelle oreille ou d’un nouveau sample.

“On a le désir de construire une communauté autour du beatmaking. Aider les gens à se réunir et devenir meilleur dans leurs productions.”

Pour toi, qu’est-ce qui fait un bon disque ?

Le premier facteur que je regarde sur un vinyle, c’est sa année de parution. 1973 est une année en or, par exemple. Si l’enregistrement date de cette époque, je le prends. S’il contient des instruments bizarres ou peu répandus, je le prends. J’examine aussi les visuels, s’il y a une pyramide, un triangle ou le pic d’une montagne sur le macaron ou la pochette, pour moi, cela signifie que le vinyle possède au moins un enregistrement de rock psychédélique ou de progressive. Et ces sonorités grouillent de super samples exploitables. J’ai plein de petites techniques comme celle-ci, mais je ne vais pas toutes vous les révéler…

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