Hier, Beatport asseyait son statut de nouveau et redoutable concurrent de SoundCloud. Aujourd’hui, trois titans de l’industrie de la musique s’apprêtent, selon Digital Music News, à trainer SoundCloud en justice pour violation massive des droits d’auteur. Et les trois majors ne sont rien de moins que Universal Music Group, Sony Music Entertainement, et le plus gros de tous — n’est pas Taylor Swift —, la Recording Industry Association of America (RIAA). Le site Digital News parle de “jihad légal” lancé sur la plateforme.
Doug Morris, PDG de Sony Music Entertainment
Si jamais l’un d’entre eux intente un procès à la plateforme, SoundCloud aurait tout de même une légère chance de survie. Mais si les trois s’alignent et poursuivent conjointement SoundCloud en justice, cela signerait tout bonnement la mort de la plateforme. Un ultime coup de grâce que SoundCloud redoute, déjà très affaibli pour toute une ribambelle de raisons : des DJs mis à dos, une limite d’écoute imposée, de nouveaux concurrents dont Beatport qui se lance dans l’embeddable (mais qui, lui, rémunère chaque clic, même embeddé). Bref, la liste des tourmentes ne cesse de croître. Rappelons qu’il n’en a pas fallu bien plus pour faire tomber Grooveshark.
Une fatwa de laquelle SoundCloud peine à se dépêtrer. Il y a quelques mois, alors qu’on spéculait sur un hypothétique service payant, SoundCloud a décidé de rester entièrement gratuit. Et endetté. Des négociations et navires de sauvetage ont donc été lancés, notamment par Universal et Sony, ces deux là-mêmes qui s’apprêtent à trainer en justice la plateforme après l’avoir forcée à retirer des catalogues entiers de son répertoire. Un autre géant, Warner Music Group, avait quant à lui scellé un accord de licence qui aurait pu sauver SoundCloud. Mais cela n’a pas suffi. Dans tous les cas, si procès est lancé, SoundCloud mourra, et emportera sûrement avec lui les plateformes de streaming musicales sans pub et gratuites.