Ceci pourrait constituer un simple pied de nez, à l’instar de ses “flûte” remixes de Miley Cyrus et de Prodigy, mais il n’en est rien. Lorsque D.J. Detweiler uploade un “remix” de l’œuvre de 4 minutes et 33 secondes de John Cage sur SoundCloud, essentiellement composé d’un long silence et intitulé “John Cage – 4’33” (DJ Deitweiler Remix), son action a suscité une réponse quelque peu préoccupante.
Affichant par ce biais les limites de la plateforme de streaming concernant sa politique liée aux droits d’auteur, le producteur “remixait” très probablement pour rire le principe de la fameuse pièce orchestrale de John Cage – soit un silence de précisément 4 minutes et 33 secondes – dont les seules sonorités proviennent de l’environnement d’où il est “interprété” (tout ce qui compose le bruit de fond devient subitement musique).
S’il pourrait effectivement s’agir d’une violation de copyright, le silence n’est pas l’apanage du compositeur américain, aussi illustre soit-il – et ce malgré la dénomination du titre de Detweiler. L’expérience démontre l’absurdité de la politique de SoundCloud, la manière dont elle est appliquée, rigide et unilatérale. En atteste la déclaration de l’équipe chargée de sa mise en œuvre, disponible ci-dessous, preuve que le silence peut être un “contenu protégé par un copyright” aux yeux de SoundCloud…

UPDATE 01/12
Un article du Business Insider, publié le 30 novembre en début d’après-midi, laisse apparaître les déclarations d’un porte-parole de SoundCloud, lequel affirmait que l’élément uploadé par Detweiler comportait des extraits du “What Do You Mean” de Justin Bieber ; une affirmation que l’on ne peut toutefois vérifier. Cela ne peut occulter, néanmoins, les vagues de protestations suscitées par la politique SoundCloud au sein de l’industrie musicale, sujette à controverse.
D.J. Detweiler critique fréquemment la structure germanique, par des sarcasmes et des marques de cynisme, sans haïr pour autant sa cible : “Je trouve simplement ridicule le fait que si je ne génère pas de l’argent en remixant une œuvre musicale, on me supprime la chanson.” Et SoundCloud de répondre par la note formelle qui suit, à l’image de sa politique : “Nous sommes heureux de n’accueillir aucun contenu non autorisé sur notre plateforme. Si l’on nous indique qu’un contenu spécifique a été publiée sans permission aucune, nous nous devons de le retirer, en accord avec la loi en vigueur.”