Par Harold Rive
C’est reparti pour un tour ! Fort du succès de sa première édition et ses 27 000 participants, Sónar Lisboa remet un jeton dans la machine pour un second round plein de promesses. Émanation du célèbre festival barcelonais de musiques électroniques, la version lisboète se tiendra cette année du 31 mars au 2 avril. “Le festival fête ses 30 ans avec un programme qui célèbre la culture club et le rôle du DJ en tant que symbole culturel contemporain”, précise Enric Palau, codirecteur de la grand-messe des musiques électroniques. Comme à son habitude, la recette Sónar navigue entre têtes d’affiches internationales et artistes émergents. À Lisbonne, la techno portugaise sera à l’honneur, propulsant les talents locaux sur le devant de la scène.
La doyenne de la techno portugaise
Selon Sónar, Yen Sung est “le secret le mieux gardé du Portugal”. Le mot icône est éculé, mais pour la DJ portugaise, l’étiquette n’est pas exagérée tant son influence sur la techno lisboète aura marqué les esprits. Dans les années 1990, elle ouvre la voie aux femmes dans le milieu et importe simultanément la culture techno dans le pays. Résidente du club Lux Frágil, son érudition en la matière est sans égal. Avec le temps, son style a muté. Aujourd’hui, elle bascule sans effort entre les genres, les styles et les ambiances dans le même set et se distingue par une approche hybride de la pratique, mariant élégamment la techno au hip-hop, au R&B ou au disco.
Deux autres noms se démarquent chez les têtes d’affiche de la production locale, DJ Nigga Fox et Sensible Soccers. Ils produiront chacun une performance live agrémentée d’une animation scénique pour les derniers. DJ Nigga-Fox, c’est LA figure du son “ghetto” lisboète. Touche qu’il impose dans des sets rythmés et envoûtants mêlant kuduro, deep techno et afro-house.
Une ambiance collective
De Peggy Gou à Amélie Lens en passant par l’étoile montante Anfisa Letyago, les DJs stars seront aussi au rendez-vous pour l’édition portugaise de Sónar. Mais il ne fait aucun doute que les platinistes portugais.es, programmé.es pour l’occasion, n’hésiteront pas à faire vibrer les foules. Chez les nouvelles têtes, trois artistes sortent du lot selon nous : Ana Pacheco, Francisca Urbano et Catarina Silva.
Ana Pacheco vient de Porto. Elle organise événements, émissions de radio et DJ sets, poussée par la volonté d’unifier les expériences sonores. Ses performances sont un mélange de sons organiques, primitifs et mécaniques. Une fois sélectionnés, elle les intègre à des genres plus sophistiqués, comme la folk ou la techno, fouillant dans le patrimoine musical passé et contemporain.
De leur côté, ses consoeurs Catarina Silva et Francisca Urbano ont une approche plus classique du djing. Toutes deux membres de collectifs locaux, elles parcourent les clubs lusitaniens pour faire bouger les foules. Catarina Silva, nomade musicale à la recherche d’harmonies sonores, explore les diverses esthétiques de la musique électronique. L’approche abstraite de sa sélection fait la part belle aux émotions planantes et symboliques dans ses mixes. Étoile montante de l’électro made in portugal depuis la pandémie, elle est membre des collectifs locaux Dark Sessions et Alínea A. Quant à Francisca Urbano, fraîchement arrivée dans le milieu, elle participe à l’évolution du collectif O Grave. Vous l’aurez compris, de Barcelone à Lisbonne, Sónar a toujours la volonté farouche d’ouvrir son cercle d’initiés à la fine fleur de la scène techno émergente.
Si l’aventure vous tente, rendez-vous dès maintenant sur la billetterie.