Sommes-nous vraiment plus libérés qu’avant sur les dancefloors ?
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Spécial sexe : Sommes-nous vraiment plus libérés sur les dancefloors ?
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En voyant nos fils Facebook se remplir de Hanouna, d’affiches du festival queer Loud & Proud déchirées, de journaliste tripotée à la télé ou de DJ techno pensant qu’une fille mixe moins bien qu’un homme, la première remarque qui vient à l’esprit est : sommes-nous bien en 2017 ? Comment penser qu’aujourd’hui en France, alors que l’accès à l’info et à l’éducation ne se porte tout de même pas trop mal, on puisse encore penser que c’est « drôle » – c’est l’argument évoqué – d’ajouter un logo anti-homo sur un flyer de free party, comme on l’a vu fin juin ? Sans bien sûr parler de l’épuration anti-gay qui se déroule actuellement en Tchétchénie, la tragédie d’Orlando l’an dernier, et de bien d’autres situations dramatiques vécues ailleurs. (…)
« Sommes-nous vraiment plus libérés qu’avant ? » peut-on donc se demander, pour reprendre notre titre de couv. Oui, nous le sommes. Et si ce n’est une libération des mœurs – encore qu’au vu du succès des applis de rencontres, le concept de famille traditionnelle paraît bien loin –, nous nous sommes pour sûr délivrés de certains aveuglements, de nos œillères d’antan, et c’est bien cela qui ressort avec ces nouvelles polémiques (#manspreading). Même si la route est encore longue…
SOMMAIRE
ENTRETIEN : 120 BPM, « Une des raisons pour lesquelles on voulait vivre, c’était pour aller en boîte et baiser »
Récompensé du Grand Prix du jury lors du dernier Festival de Cannes, 120 battements par minute retrace l’épopée d’Act Up, à la fin des années 80, alors que la scène house bouillonne dans les clubs français. Son réalisateur Robin Campillo revient pour Trax sur cette période pour laquelle il ne garde aucune nostalgie.
REPORTAGE : Une nuit dans la peau des filles de Paris
À l’heure où la parité derrière les platines est un combat, le dancefloor serait-il le premier endroit où repenser le rapport femmes-hommes, entre « frotteurs » et sexualisation du corps féminin ? D’un lieu branché de l’Ouest parisien à un after underground sous le périph, notre journaliste s’est posé la question l’espace d’une (longue) nuit. Extrait : « À Paris, elle récolte des : « Je t’offre un verre, tu peux au moins me rouler une pelle », « Tu vas au moins me branler, non ? » ou encore « Pourquoi tu me parles si t’as pas l’intention de coucher avec moi ? ». »
ENQUETE : 2017, LA FIN DE LA TECHNO MISOGYNE ?
La sous-représentation des femmes dans l’industrie la dance music est devenu un sujet récurrent depuis plusieurs années. Aujourd’hui, les mentalités ont-elles changé ? La récente déclaration d’intention du DJ Konstantin du label Giegling (« les femmes sont moins douées que les hommes ») pourrait faire penser que non. Pourtant les initiatives pour plus de parité se multiplient, et la mise au ban des auteurs de propos sexistes montre que la scène est plus que prête à avancer sur ces questions. Rencontre avec ces forces vives qui façonnent une scène plus équilibrée.
INTERVIEW : DJ Harvey « Généralement, ce sont les gens qui viennent vers moi – garçon ou fille – et me disent « ho, je peux te sucer la bite ? »
Aucun artiste ne symbolise mieux le slogan sex, drugs and rock’n’roll que DJ Harvey. Surnommé le Keith Richards de la dance music, Harvey Basset a transcendé les genres : ado prépubère dans l’effervescence punk de l’Angleterre des 70’s, il embarque pour New York au milieu des 80’s pour goûter à ses clubs et voir le hip-hop bourgeonner. Ses édits de titres disco le font peu à peu entrer dans la légende, au même titre que les sets marathons dont il devient le spécialiste, offrant aux danseurs un voyage entre – selon l’heure – ambient, disco trippé, remix druggy, funky beats, house feeling et montées techno. Après trente ans de carrière, Harvey reste un des artistes les plus libres de la scène, en plus d’être un excellent client pour les journalistes en quête d’anecdotes croustillantes. Pour ce numéro spécial sexe, on ne pouvait pas rêver mieux. Entretien NSFW.
MUSIC STORY : Quand le disco sentait (vraiment) le sexe
San Francisco, fin des 70’s : dans les clubs de la ville, le DJ et producteur Patrick Cowley invente la Hi-NRG, une version augmentée, synthétique et sexuelle du disco qui préfigure la house. Une transition fondamentale dans l’histoire de la dance music et la bande-son de la scène gay américaine. Extrait : « Quand Patrick n’était pas en studio, il était en club, dans les darkrooms ou les saunas. Il était intéressé par tout ce que San Francisco pouvait proposer de sexuel. Et sa musique était une manière pour lui de participer à cet hédonisme. »
REGARDS CROISES : LE FEMINISME AUX PLATINES
Pour mieux comprendre, nous avons décidé d’interroger des chercheuses, musiciennes, ethnomusicologue, historiennes, qui se sont penchées sur la question. Comme Tara Rodgers : « Quelques universitaires se sont penchés sur la question mais nous ne sommes pas nombreux. Certains d’entre nous, et c’est notamment mon cas, se sont retirés de la sphère académique par manque de moyens accordés à notre objet d’étude. Les recherches dans ce domaine ont tendance à faire trois pas en avant puis deux pas en arrière et chaque nouvelle génération doit tout reprendre à zéro. » C’est donc le moment de faire le point.
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