Samedi, 182 collectifs free party danseront contre la répression dans 7 grandes villes de France

Écrit par Paul Brinio
Photo de couverture : ©Commana - Capture d'écran Le Télégramme / DR
Le 13.03.2017, à 16h28
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©Commana - Capture d'écran Le Télégramme / DR
Écrit par Paul Brinio
Photo de couverture : ©Commana - Capture d'écran Le Télégramme / DR
La fin de semaine dernière et le week-end du 11 mars ont été difficiles pour les teufeurs et les organisateurs de free parties. Entre l’interruption musclée d’événements dans l’Eure et en Loire-Atlantique et le jugement en cours des organisateurs de la free de Commana d’octobre dernier, le dialogue avec les autorités n’est pas au beau fixe. Une répression qui fait écho aux revendications de la “manifestive” qui se tiendra le 18 mars prochain à Marseille, Paris, Toulouse, Strasbourg, Nantes, Clermont-Ferrand, Lyon, et devrait réunir plus de 182 soundsystems.

Constatant la persistance des tensions entre autorités et organisateurs de free parties, le collectif de la fête libre, les Insoumis et les soundsystems bretons, rapidement ralliés par de nombreux autres collectifs régionaux, se sont associés le 27 janvier dernier pour lancer un appel à manifester d’envergure nationale. La “Manifestive” invite les teufeurs à se rassembler le 18 mars prochain à Toulouse, Paris, Nantes ou Marseille afin de “danser dans la rue pour la liberté d’expression.” À l’heure actuelle, 182 soundsystems ont répondu présent (la liste complète est disponible en fin d’article).

Les collectifs ont formulé plusieurs revendications : l’arrêt immédiat et définitif des saisies de matériel, ainsi que celui des procédures abusives contre les organisateurs et les participants ; ils demandent aussi la possibilité d’avoir accès aux terrains publics inutilisés et exploitables, tout comme un changement dans le dialogue avec les autorités. De plus, les collectifs souhaiteraient que la fête libre soit enfin prise en compte comme “une pratique culturelle amateur à part entière“. Des revendications qui visent à se dégager d’un contexte de répression, illustré encore par les récents événements.

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En Loire-Atlantique, dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 mars, environ 400 teufeurs ont posé leur mur de son dans un champ, entre les villes d’Issé et Moisdon-la-Rivière, au lieu-dit Le Grand Chemin. Une initiative qui n’a pas plu aux agriculteurs voisins ; peu après le début de la free party, sept à huit d’entre eux sont arrivés au volant de leurs tracteurs pour bloquer l’accès aux participants. Alertée, la gendarmerie de Châteaubriant intervient pour éviter les débordements et contraint les organisateurs à couper le son vers trois heures du matin.


Le ton est monté verbalement. Mais sans bagarre“, raconte le commandant de la compagnie de gendarmerie Sébastien Desbrest à nos confrères de Ouest-France. “Les agriculteurs ont mis une bonne pression aux teufeurs. Ceux-ci ont voulu négocier en proposant un dédommagement, mais les agriculteurs n’ont pas cédé. L’organisateur a obtempéré. L’action conjointe des agriculteurs et des gendarmes a fait cesser la free party.

Free party Cadenet
Free party à Cadenet / DR

Autre département, autres tensions. Dans l’Eure cette fois, ce sont entre 100 et 150 teufeurs qui ont vu la fête interrompue et leur matériel confisqué par les gendarmes dans la nuit de samedi à dimanche. Ils avaient investi un terrain industriel privé désaffecté de la commune de Mézières-en-Vexin.

Une intervention qui a mobilisé plusieurs unités de la compagnie de gendarmerie locale et de l’escadron départemental de sécurité routière, un peloton de gendarmes mobiles, une équipe spécialisée dans la recherche de stupéfiants, ainsi qu’un hélicoptère de la section aérienne de Villacoublay. “L’ensemble des participants et des véhicules quittant l’ancien site industriel étaient alors contrôlés et fouillés, dans le cadre d’une réquisition du parquet d’Évreux. Bien que le dispositif soit parfaitement visible, de nombreuses infractions ont été relevées explique la gendarmerie à l’Impartial

En parallèle, une enquête pour rassemblement festif sans déclaration, violation de propriété et dégradations a été ouverte. Le matériel de sonorisation, d’une valeur estimée à dix mille euros, a été saisi.

Matériel saisi à Mézières-en-Vexin / DR

Enfin, nous apprenions jeudi 9 mars que l’organisateur d’une free party à Commana et le propriétaire du champ où s’était déroulée la fête avaient respectivement écopé de 10 000 et 5 000 euros d’amende. Nous vous parlions au mois d’octobre dernier de cette teuf qui avait rassemblé 4 000 personnes et s’était soldée par des affrontements avec la gendarmerie. 

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Le journal Le Télégramme fait le récit du procès, où le président du tribunal semble accuser l’organisateur d’opérations financières déguisées dans le but de faire du profit. Difficile, lorsque l’on connaît le fonctionnement solidaire et autogéré des free parties, de ne pas être interloqué par ces accusations. L’organisateur et le propriétaire du champ ont reçu le soutien du collectif Freeform, qui s’interroge sur le message que les autorités souhaitent faire passer en condamnant ainsi une personne mettant à disposition des fêtards son terrain privé. Le jugement a été mis en délibéré, le tribunal rendra sa décision le 25 avril.

Une série d’événements qui devraient renforcer encore la mobilisation des teufeurs le 18 mars prochain. En plus des défilés prévus à Marseille, Paris, Toulouse, Strasbourg, Nantes, Clermont-Ferrand et Lyon, des rassemblements devraient avoir lieu à Berlin et Montréal.

Voici la liste actuelle des soundsystems présents à la manifestation :

100Prise de tek, 109 hysterique, 340 sound 6tm, 716sound 6tm, Adrénakore, Adre’nofil, AJT, Alpha Squadron, Ameson, Amok, Animaltek, Anonymes 09, Apotek, ArtChampThé, Artkaid, Arumbayas sound systéme, Ascenik’6tem, Asylum factory, Atipik Compagny, ATM, ATS, Attak 6tm, Baba Punk Monsters, Banzaï, Barjobasstek, Bass Creatures, Bassatelik, Bass-cour, Beat rave, Beausniaq, Bift3k, BLR, Bratatek, Break all, Breizh attak, BTP, BTS, BTTK, C.Kore, Camikaze, Capsule corp, Carnage family, Catin, Cgt, Ckel corp, Coalition Résistance Centre, Cochon gravos, Co-Incidences, Conkrete MTL, Corotek, Corozone, Cosmic Company, Damage core, Démarques, Dématek, DFC, DIB MTL, Diotal, Dirty Crooks, DirtyCake, Disconnet, D’Mouniac, Dominotek, Dub Sharin Records, Dubeatatif, DubUrMind, Dup’tek, Easy tek, Electrocution, Elygmatek, Euphorytme, Fantasmagorik, FGP, FKS, Flavos Kick loss, Flintoxiké, FoXakiff, Fraktal 6TM, Freek6tm, Fuck système, Groovy Fuckers, Groseille, Guy family, Hache du son, Halte terre Native, Holytek, Horizon Vertical, Horrorcore, Hors-sujet, IBM, Ilogik, Inconito, Insurgés, Jos-tribe bzh, Jumotek, K2C, K6tem, Kartel, Keep smiling, Kick-i-poz, Knobs, Koubiak korzeAme, Krapultek, KsusP, La Réunion MTL (Le Salon Publique), Leschgros6tm, Levrier D-Tek-T, LeZ’art Hachés, Lplr, LSHT, M2K, Machine Mosh Pit, Malfeteurs, Mantikore, Marmotek, Martopitek, Masknwar45, Maz’o’tek, Mess With The Best, MG3S, Mobil’Dick, Mongol tribe, Montréal Drum & Bass Collective, Movez R’b, Music Flips, Musik Me Luv, MVW, Mysticall (MCV), MZK, Narkoceptik, nn19concept, No systém, Nobassnofun – NBNF, Nosteam Sound System, O2R, OGM, Onsenbalek’, Opak Jokers, P22, Parazik, Paté d’tek, Pirate cirkus, POH, PPS, Psartek Sound System, Psykotik-bzh, Psylo zof, PTC, R-1-T, R2Rêves Family, RaveAge, Rave-voltés, RHT, Rumbayas, SDK, Sens inverse, Sismik, Soirées DEEP, SPACECHOP, Speakeasy Electro Swing Montreal, Spécimen, Strakellik, Strangers At Home, Sub Anarchy, Syndrome Actif, Tajine family, TAO dissident, Tartine sonore, TBS, Tek hilarant, Tekmanta, Teknetium familly, Teknovores, Tha groovy basterds, The Turtle Krew, Thp, Thunder tek, TlescoP, Tout en Kamion, Trash Family, Tromatik, Trooble oditif, Tst (18), Tst (tekno sound travel), Unglorious Basstards, Venin6tm, Waktp, XC6FF, Zionterie

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