Parole de Stéphanois, La Manufacture est l’un des hauts lieux de la création contemporaine. Ce quartier rénové depuis 2009 accueille déjà la Biennale internationale du design et ses 200 000 visiteurs et, cette année encore le festival Positive Education. Fraîchement arrivés sur la scène house ou parrains de la techno depuis dix ans, le quartier des inventeurs de demain accueillera les pointures des scènes électro, techno, downtempo, disco et pass music. « Une passerelle », pour les organisateurs, entre les générations et les genres. Ce lieu n’a d’ailleurs rien d’anodin : le festival a su s’inspirer de sa ville natale, Saint-Étienne et de son héritage industriel, pour créer une ambiance très que toute la France lui envie désormais.
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Pour Charles Di Falco, l’un des organisateurs, « on s’appuie sur des gros noms pour tisser une programme au microscope. Notre mot d’ordre, c’est de raconter une histoire par scène, de A à Z. C’est un peu comme si chaque artiste avait un warm-up, jusqu’a l’arrivé de la tête d’affiche principale ». Ainsi, quelques uns des DJ’s qu’on ne présente plus s’enchaîneront jeudi soir, avec Laurent Garnier, vendredi avec Marcel Dettmann, et enfin le samedi pour une explosion de sensations orchestrée par Manu Le Malin, Paula Temple ou encore Dopplereffekt. Parmi les habitués du festival, Positive Education pourra compter sur l’Allemand Vladimir Ivkovic. Résident au Salon des amateurs de Düsseldorf, il est connu pour ses sélections audacieuses à l’image des artistes de son label Offen Music.
L’un des gros événements du festival sera la venue du très discret Gesloten Cirkel. Il présentera un live brut et enivrant à l’image de ses productions naviguant avec justesse entre acid, electro, techno et house. Son identité reste un mystère pour beaucoup et ses apparitions en club sont quasiment aussi rares que ses nouveaux projets. À ne surtout pas rater, il ne repassera certainement pas de si tôt par Saint-Étienne.
Il ne faudra pas non plus manquer Maenad Veyl. Ce nom là n’est pas encore très familier mais il cache en fait l’Italien Thomas Feriero plus connu sous son alias Avatism ou sous son duo CW/A avec son pote d’enfance Clockwork. Avec plusieurs sorties sur Pinkman, Death & Leasure ou son propre label VEYL, l’artiste a su se libérer de toute règle établie pour présenter une nouvelle version de lui-même, plus industrielle et plus EBM.
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Dans les incontournables, il faut aussi citer les noms de Marco Shuttle, Interstellar Funk ou encore AZF et son duo Soft War avec December. Il viendra presque en terrain conquis, le Lyonnais UUmweltmwelt exposera sa techno puissante dans un air rave directement venu des années 90. D’ailleurs son label s’appelle Rave Or Die, alors il ne laissera pas d’autre choix que celui du dancefloor. « Avec le festival, nous voulons montrer de la musique de qualité. Mais un nouveau souffle a toujours une origine » précise Charles Di Falco. Pour les organisateurs, derrière les noms du haut de l’affiche, l’objectif reste de révéler ceux de demain : « Les artistes connus projettent de la lumière sur ceux qui le sont moins. Le festival est un enchainement de première parties jusqu’à découvrir l’origine de la scène en question. » C’est cette alliance que l’équipe de Positive Education veut mettre en oeuvre au fil des heures du 8 au 10 novembre prochains. En effet, au-delà des noms en gras, le collectif s’est entrepris de promouvoir des artistes moins connus depuis qu’il a été fondé en 2012. Évidemment, les DJ’s de Positive Education, BASIC, Schemer & Olaf, Les Fils de Jacob et Vincent Glandier seront derrière les platines avec leurs copains marseillais de BFDM. Le collectif sait aussi puiser dans un terreau local en pleine ébullition et donne rendez-vous à des artistes de la région comme le Lyonnais Wild Aspect. La scène parisienne sera aussi de la partie avec des noms à suivre comme Simo Cell, dont les sets sont souvent décrits comme imprévisibles.
Des artistes viendront aussi de plus loin. C’est notamment le cas des Italiens Ninos du Brasil et leur techno quasi-tribale aux inspirations rythmiques brésiliennes. À découvrir aussi, le live de The Empire Line du label suédois Northern Electronics, et leur techno expérimentale à l’esprit punk, ainsi que celui des Allemands de Toresch qui s’annonce industriel et surprenant.
Informations, programmation complète et billetterie sur la page événement du festival.