Texte par Marjolaine Casteigt.
Photos par Jean Christian Bonnici.
On avait eu vent du beau succès de la soirée dédiée au son originel de Detroit avec Eddie Fowlkes. En toute logique, Berlin, devenue la première destination mondiale pour la techno, et digne héritière du son de la Motor City, se devait d’être la deuxième traversée des « Vols de Nuit » initiés par nos amis « Les oiseaux de nuit » (aka Peck et Theaz).Bien connus pour leurs choix artistiques rigoureux, le concept de ces deux agitateurs électroniques du Sud de la France fonctionne et attire un large public, connaisseur ou bien curieux. L’idée : retracer l’histoire des musiques électroniques en élaborant une série de soirées, par thématique, et surtout par ville emblématique du genre. Samedi dernier, les passagers ont donc pris un virage techno façon Berlin à Vedène dans le Vaucluse.
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La belle salle de spectacle du Grand Avignon délicatement habillée pour l’occasion par les visuels graphiques du Vj Tecuni ne rappelait pas pour autant les décors post-industriels qui font la réputation de la capitale allemande, mais qu’importe.
Côté programmation, une sélection carrée pour un plateau pointu, une atmosphère différente, entre radicalité feutrée et beat implacables pour ce voyage aux côtés d’Iron Curtis, de Sonja Moonear et de Shed. Prochaine échappée sonore ? Pascal Peck hésite et lâche, « Amsterdam, le 19 mars ! ». Pour l’heure, c’est le Kolorz festival dont il est (aussi) le programmateur, qui réchauffera les foules les 5 et 6 février prochain, à l’Espace Auzon de Carpentras. On y sera, et on vous en parlera. Mais pour l’heure, revenons sur les moments forts de Vol de Nuit#2.
Zones de turbulence sonores
Co-écrit avec Armand Morel.
Un décollage groovy par Theaz, un détour live pêchu avec Iron Curtis, une croisière délicatement rythmée avec Sonja Moonear, et pour finir, un atterrissage en clair-obscur avec Shed. Voici les détails des zones de turbulences de ce Vol de Nuit #2 à destination de Berlin.
Fidèle aux commandes des warm-up, Theaz a ouvert le bal sur le mode funky, avec une proposition House aiguisée. On notera notamment le track « Let’s groove » (1993) du producteur américain Georges Morel.
Georges Morel – Let’s Groove
Iron Curtis avait deux heures pour s’exprimer, dans le cadre d’une élocution hybride, à travers un mix apprécié d’abord, puis au moyen d’un détour pêchu par le live. Mission (réussie) : préparer le dancefloor aux variations sonores de Sonja Moonear.
Iron Curtis – You Are
Très attendue, la lumineuse Sonja Moonear a démarré sa prestation de façon plutôt conventionnelle, demeurant néanmoins efficace. Au fil de son set de deux heures, elle a précisé son style. Elégantes sonorités minimalistes et tribales mêlées de classiques de la techno, voilà ce qu’on en retient. The bells de Jeff Mills a majestueusement marqué la fin de sa prestation et le track universellement connu a fait son petit effet, évidemment.
Crédit vidéo : Christophe Suchy.
Sombre et complexe, l’allemand Shed qui fût pour un temps résident au Berghain a livré un atterrissage techno en clair-obscur, pour clôturer cette deuxième édition, plus mécanique certes, mais qualitative, toujours.
Shed – I Come By Night (50Weapons)