Rennes la rouge, Rennes la verte. Appliquée au 1er janvier 2020, la ville de Rennes est la première métropole française à mettre en place une réglementation visant à interdire aux bars de chauffer leurs terrasses extérieures. Réglettes électriques et poêles à gaz avaient fait leur apparition sur nos trottoirs en 2006 suite à l’instauration d’un décret qui augmentait la loi Evin de 1991 en imposant l’interdiction totale de fumer dans les lieux publics. Les habitudes ont la peau dure, et à l’époque cette décision de santé publique avait déjà inquiété les tenanciers.
Mais c’est à présent la santé de la planète qui exige l’abandon de pratiques dévastatrices, elles qui s’ancrent dans nos quotidiens d’autant plus vite qu’elles apportent le moindre confort. Votée en juin dernier, et concertée avec l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) d’Ille-et-Vilaine, la décision est une façon d’inscrire l’économie rennaise, en tout cas celle la plus visible, dans la transition écologique. À quelques mois des municipales, peut-être attirera-t-elle à la liste sortante socialiste la sympathie des écologistes. Cette interdiction fait également écho à une politique municipale à l’égard des cafés-concerts et autres lieux alternatifs jugée répressive par les acteurs locaux. Faut-il voir dans cette nouvelle mesure une façon supplémentaire de rendre les rues rennaise plus calmes ? En attendant, l’idée fait son chemin et d’autres grandes villes (Bordeaux, Lille) y réfléchissent. Paris, quant à elle, se lance dans la concertation.