DJ et producteur aux « trois milliards d’influences musicales », Lawrence Le Doux sera présent le vendredi 13 août sur la stage Under My Garage du Paradise City Festival. Confirmant sa place sur la scène électronique nocturne bruxelloise avec ses derniers EPs Compassion Lake et Oyster Ballads 1, cet avant-gardiste confie avoir du mal à définir son univers sonore, ne sachant se retrouver ni dans la house, ni dans l’ambient, même s’il est clair que tous ces styles influencent sa musique. « Je viens de scènes assez variées, entre le noise expérimental et le rock. J’essaye de filtrer tout ça et d’arriver à un truc minimaliste. Je suis beaucoup dans la réduction, dans l’objectif de ne pas trop en faire », décrit-il.
Quand je mixe, j’aime bien placer des tracks historiques et les mélanger à quelque chose de super récent. Il y a comme un sentiment de montagne russe, tout en restant cohérent dans le truc.
Lawrence Le Doux
Cohérence et minimalisme
Lawrence Le Doux diggue la musique électronique sur vinyle depuis les années 90’s. « J’ai eu des hauts et des bas, tous les dix ans il y a des variations », confie-t-il. « C’est une espèce de flux, il faut se reconnecter en permanence ». Sur scène, le DJ bruxellois est dans l’optique d’offrir des « mix hybrides » entre vinyle et digital où il glisse dès qu’il le peut ses propres productions. « Quand je mixe, j’aime bien placer des tracks historiques, comme un Laurent Garnier, et le mélanger à quelque chose de super récent. Il y a comme un sentiment de montagne russe, tout en restant cohérent dans le truc ».
Ce sentiment de cohérence est à l’image de son dernier EP Compassion Lake, sorti en février 2021 sur le label hollandais Nous’klaer Audio – géré par Sjoerd Oberman. « [Ce dernier] a pris mes tracks et fabriqué ce disque, je suis super content de son travail. Il a réussi à donner la sensation d’un album, alors que c’est seulement cinq morceaux à la suite », s’enthousiasme le producteur. Sur fond de design minimaliste et de musique méditative, la pochette verte éclatante du vinyle prône également une cohérence sur la lignée graphique du label.
Musique électronique et écoresponsabilité
Avec son EP Oyster Ballads 1 released sur Kalahari Oyster Cult début 2021, Lawrence dessine son œuvre entre art et écoresponsabilité. Le boss du label Colin Volvert (alias Rey Colino) « a mis en place tout un processus pour créer un vinyle pas trop polluant produit à l’aide de disques recyclés ». Il en va de même pour la collaboration avec l’artiste japonaise Sae Honda, qui a fabriqué le design central des différentes pochettes à partir d’objets plastiques. Pour ce disque conceptuel tiré en quantité limitée, « elle m’a demandé de chercher des déchets dans mon quartier, pour façonner une espèce de pierre précieuse. Chaque vinyle est unique, c’est un mini-monde avec plein de détails à l’intérieur ».
La musique électronique s’est toujours projetée dans le futur, il faut avancer tous ensemble dans cette direction écologique et durable.
Lawrence Le Doux
Cette démarche durable rejoint la volonté du Paradise City Festival à limiter son empreinte écologique tout le long de l’événement. « Les festivals produisent souvent beaucoup de déchets, c’est très bien que les organisateurs se posent ces questions en termes d’écologie. La musique électronique s’est toujours projetée dans le futur, il faut avancer tous ensemble dans cette direction », estime le DJ.
En studio pour de nouveaux projets
En dehors de son travail de professeur dans une école d’art, Lawrence Le Doux passe le maximum de temps en studio pour produire la musique à laquelle il aspire tant. « Comme quand je fais un DJ set, je flashe sur un track et je vais faire une sélection de plein de trucs autours. Avec la production c’est un peu la même chose, c’est un instrument qui va déterminer la couleur du disque ». Sur Oyster Ballads 1, Lawrence a notamment utilisé le synthé TG33 de Yamaha : « Il fonctionne super bien pour les sons ambient et atmosphériques avec un son unique assez lo-fi. On l’entend bien sur les tracks “Anther” ou “Filament” ».
L’artiste du plat pays peaufine actuellement trois nouveaux projets : un 45 tours sur le label Lexi Disc, en collaboration avec le peintre Julien Meert alias Roger 3000. Un autre EP réalisé en autoproduction sur le label Crevette Records devrait sortir en octobre.
Le Paradise City Festival se déroule du 13 au 15 août 2021 au Château de Ribaucourt à Perk en Belgique. 85 artistes seront présents durant les trois jours sur un ensemble de quatre scènes. Toutes les informations et la billetterie sont à retrouver sur le site internet et sur la page Facebook de l’événement.