Rencontre avec le mystérieux Moiré

Écrit par Sylvain Di Cristo
Le 18.08.2014, à 12h00
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Écrit par Sylvain Di Cristo
Dans une interview pour Trax, Moiré nous en dit plus sur la conception de Shelter, nous raconte sa rencontre avec le boss Werkdiscs, Actress et se prête aux jeux de nos questions en mode goleri.

On l’a élu meilleur album du mois dans nos pages, Shelter (Werkdiscs/Ninja Tune), le premier album de Moiré, est une petite bombe électronique qui mélange deep house et musique expérimentale avec brio. Sorti aujourd’hui même et déjà en écoute intégrale ici, cet LP nous a si bien tourmenté que l’on a voulu en savoir plus sur ce mystérieux artiste anglais à multiples facettes.

Moiré est un grand mystère pour nous. Personne ne sait ton vrai nom et tu couvres tes pas. Voilà ce que je sais de toi : tu es un homme, tu es anglais, tu vis à Londres et tu es signé sur le label d’Actress, Werkdiscs. C’est tout ! Qu’est-ce que tu peux me dire de plus que ça ?

Que veux-tu dire de plus de toute façon ? (Haha !) Je n’étale pas trop ma vie sur Internet, en tant qu’artiste je pense que ce n’est pas ça qui doit primer, mais bien ma musique, c’est ça le plus important. Je préfère largement des conversations face à face qu’un chat sur Facebook, Twitter ou autre.

Une phrase néanmoins, dans ta description Facebook, a retenu mon attention : “Moments before the take off” [“ces moments juste avant le décollage”, ndlr]. Qu’est-ce que ça signifie ?

Je ne sais pas exactement pourquoi j’ai écrit ça là, je le ressentais comme ça sur le moment, mais je parle en réalité de cette sensation d’excitation que l’on ressent juste avant chaque chose importante que l’on sait arriver. Genre un départ pour une soirée, une montée d’MDMA ; ces moments de calme avant la tempête, on est encore calme à l’extérieur mais ça bouillonne à l’intérieur, l’appréhension tu sais ?

C’est comme ça que tu vois ta musique ?

Pas forcément, c’est plus un état d’esprit général, un motto, une atmosphère…

J’aime la Musique avec un grand « M », mais j’aime surtout quand elle ne ressemble pas à ce qu’on connaît.

Raconte-moi un peu comment s’est passé ta rencontre avec Actress…

J’étais avec un pote à une soirée sur Londres où Actress jouait. Il se trouve que cet ami le connaissait et, bien que ce soir-là nous ne nous sommes pas rencontrés en personne, il lui a parlé de moi et lui a fait écouter ce que je faisais. Puis boum, ça s’est fait ! J’étais déjà très impressionné par le travail d’Actress, un grand fan ; imagine ma joie lorsqu’il m’a dit qu’il aimait lui aussi ce que je faisais.

Tu as fait deux EPs, un single et quelques remixes puis boom, voilà ton premier album un an après que tu ais commencé à faire de la musique. Tu as senti que c’était le bon moment pour toi ?

C’était le moment de le faire parce que tous les bons éléments étaient réunis pour que ça se fasse : le studio, le label, le temps, l’envie, l’idée. J’avais déjà plein d’essais musicaux, de brides et d’unreleased que j’ai continués et que j’ai fait coller ensemble, comme un puzzle que j’aurais fabriqué moi-même.

Moiré

Personnellement, Shelter est l’un des meilleurs albums de cette année. Je le trouve vraiment “next level” dans le deep house game. Tu confonds mes repères et tires quelque chose de nouveau de la deep house classique que nous connaissons, mais d’une façon bien plus noire… Mon collègue au bureau a comparé ton album à celui d’Actress et a trouvé une similitude quant à cette couleur corrosive qu’il contient, comme si on avait mis des tracks de house dans un bain d’acid. Tu aimes salir tes sons non ?

Whao merci mec ! Et bien écoute j’aime plein de styles de musique, j’aime la Musique avec un grand “M”, mais j’aime surtout quand elle ne ressemble pas à ce qu’on connaît. J’aime casser tout ça, salir les choses oui, comme Flying Lotus ou Ark le font.

C’est quoi la suite pour toi ?

Je bosse sur un live show, je ré-edite des tracks pour le live, c’est vraiment excitant.

Ok, maintenant on va jouer à un jeu, je te donnes deux propositions, tu dois impérativement choisir l’une d’entre elles, sans trop réfléchir. C’est parti

[les réponses données sont en italiques dans le texte, ndlr] : 1- En allant à un festival : musique bien forte dans les oreilles OU un bon petit livre dans le silence relatif du métro ? Je lis un livre en écoutant de la musique. 2- Grosses scènes avec des héros de la musique électronique OU des découvertes sur les plus petites scènes ? …ça dépend de l’ambiance dans laquelle je suis… elles sont trop dures tes questions ! 3- Antal et Actress jouent au même moment sur deux scènes différentes, qui vas-tu voir ? Tu vas me tuer sérieux ! J’adore Antal, mais j’aime un peu plus Actress je pense, surtout parce que ses lives ne sont jamais les mêmes. Donc Actress je dirais. 4- Protection des oreilles ou acouphènes ? Protection, à fond. 5- Pinte et weed OU champagne et cocaïne ? 6- Carré VIP OU crash barrières ? 7- Tu es sur scène : énorme show avec grosses lumières et flammes OU set profond introspectif avec pour seule lumière celle de ton laptop ? 8- Live OU DJ set ? 9- Le dernier track de ton set est l’un des tiens OU c’est l’un de tes plus gros anthems ? L’un de mes plus gros anthems, un remix de Carl Craig… rah je ne me rappelle plus du nom, mais il défonce ! 10- Ensuite tu vas te coucher OU after party ? 11- Party hard OU choses atmosphériques et progressives ? Party hard man ! Fuck progressive house shit ! https://www.youtube.com/watch?v=9xq5bX7KXVY

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