Eh oui, il y a bien eu une version espagnole de Trax. Publiée d’octobre 2003 à juin 2007, celle-ci a connu deux changements d’éditeur, deux formats différents et même un changement de nom. La route de nos confrères castillans a croisé plusieurs fois la nôtre. La première mouture, inaugurée comme ici par The Chemical Brothers et publiée par le même éditeur français, reprend nombre de rubriques et arbore une mise en page similaire. Les plus grands artistes internationaux et les espoirs nationaux font la couverture et garnissent l’incontournable CD sampler, à l’image de ce que l’on voit dans les kiosques français. En 2005, à la faveur d’un changement d’éditeur – le français a mis la clé sous la porte – la rédaction s’autonomise : nouvelles typos, rubriques et ligne éditoriale. Quand le Trax français s’ouvre aux musiques pop et rock, les Espagnols s’attachent aux musiques électroniques, à la technologie et à la réduction des risques. Cela n’empêchera pas des divergences avec le propriétaire – encore français – de la licence : en 2007, le contrat de licence prend fin, le magazine Beat est lancé avec la même équipe. Avant que celle-ci ne rende les armes cinq mois plus tard.

Dans le livre Warm-Up !, Un vistazo a la prensa musical electrónica en España, 2000-2010, l’ancienne rédacteur en chef de Trax Espagne Llorenç Roviras revient sur tout ça : « Nous ne savons toujours pas pourquoi, mais la direction nous a informés que le magazine cesserait d’être publié le mois suivant. Nous aurions pu lutter, essayer de vendre la marque à un autre éditeur, avec ce nom ou un autre nom, oublier le papier et le transformer en webzine… Mais nous étions fatigués de nous battre. Nous avions fait face à tant d’adversité pendant quatre ans que nous étions presque soulagés de ne plus avoir ni magazine ni travail. Au moins, nous avons été autorisés à faire un dernier numéro, et à dire au revoir à nos lecteurs. » Ce fut la fin de l’aventure espagnole de Trax, comme de sa version italienne (si si), qui, elle, n’aura duré qu’un an.