Pour cette nouvelle soirée et à l’occasion de leur septième anniversaire, les membres du Baby Club ont décidé d’inviter Steve Rachmad, qui officie dans le milieu de l’électro depuis 25 ans. Il sera accompagné de Roman Poncet, le sudiste habitué du Baby Club, qui a signé sur le label Figure du célèbre Len Faki. La soirée sera également assurée par deux résidents du club, Sanji Nox ainsi que Gabriel Audrin aka DJ Gazb.
Quelle est l’histoire du Baby Club ?
Il y a sept ans, c’était un café-concert. Le patron actuel du Baby y organisait une soirée électro une fois par semaine et avait envie de transformer le café en club. Quand je suis arrivé là-bas il y a un peu plus de quatre ans, on oscillait donc entre un club et un café-concert. Le sound-system n’était pas vraiment adapté et il y avait des lumières fixes comme on trouve dans les bars. On a alors commencé à booker de nombreux artistes pour pouvoir réellement transformer ce lieu en un club. De fil en aiguille j’ai pris ce rôle de directeur artistique, qui n’existait pas vraiment auparavant au Baby.
Combien de soirées organisez-vous chaque semaine ?
Chaque semaine on est ouvert du mercredi au samedi et jusqu’au dimanche l’été. Le mercredi, c’est la Kollektiv qui prend les rênes du club pour promouvoir la scène locale. Les jeudis, les soirées sont menées par des crew qui ont des résidences au club comme Métaphore Collectif ou DRMC Soundsystem. Pour ce qui est du week-end, on invite à chaque fois un guest et un artiste local.
Comment avez-vous réussi à installer durablement ce club dans la scène électro marseillaise ?
Le Baby Club a une capacité de seulement 300 personnes. Le public marseillais n’est pas énorme en terme de musique techno, du moins pas sur l’ensemble des styles que l’on propose, donc c’est parfois compliqué de remplir un club. Je pense que de par sa taille le Baby a pu continuer d’exister. En fait, dans certaines soirées à Marseille on va trouver des styles un peu plus commerciaux, comme la techno big room. Ce n’est pas du tout ce que l’on propose. On préfère une techno plus « underground » et éclectique entre house, funk, disco, micro, ambient, dub…
Quelle place accordez-vous aux artistes locaux ?
Sur chaque soirée du week-end on essaye de mêler un artiste local à un artiste international et on s’attache surtout à les mettre sur un pied d’égalité. On respecte énormément la scène locale, nationale et internationale, c’est la même chose pour nous. Même si en terme de reconnaissance il y a une différence, un artiste local peut être bien meilleur qu’un artiste international, ça peut être un bien meilleur producteur ou DJ. Donc c’est vrai qu’on donne une importance assez fondamentale aux artistes de la région.
“Un artiste local peut être bien meilleur qu’un artiste international”
Y a-t-il justement beaucoup d’artistes locaux à promouvoir à Marseille ?
Il y a cinq, six ans, Marseille était très pauvre au niveau de la scène locale. Mais en très peu de temps il y a une scène qui s’est créée et qui est encore en phase de développement. Il y a eu une sorte d’ébullition car de nombreuses personnes ont commencé à créer des crews, je pense par exemple au DRMC Soundsystem.
Le club ne peut accueillir que 300 personnes, il y a donc une ambiance assez intimiste, mais j’imagine que cette capacité réduite vous porte préjudice ?
Complètement. Ça nous limite énormément dans nos choix, il y a une barrière artistique qu’on ne peut atteindre. Il y a des tas d’artistes qu’on aimerait recevoir. Derrick May par exemple, mais pour l’instant ce sont des artistes qui sont hors de portée. Petite capacité signifie petit budget, on invite alors moins d’artistes très connus. D’un autre côté, c’est un challenge et ça nous permet de rester sur des choses assez actuelles. On est toujours à la recherche de DJ’s qui évoluent, qui se développent.
Pour autant, vous avez réussi à faire venir des artistes reconnus comme Octave One, Konstantin Sibold, The Hacker.
À force de faire des soirées, on commence à avoir une certaine résonance à l’échelle nationale et internationale. Plusieurs agences de booking connaissent le club, donc on peut négocier. Une fois par mois on essaye de faire venir un guest plus gros que les autres. Il y a une bonne vibe car le club est très petit, donc les artistes sont assez proches du public. Et une fois que tu as fait venir un de leurs artistes, c’est plus facile d’avancer avec les agences. Ils comprennent vite que c’est un endroit où même de grands DJ’s peuvent mixer, même si les négociations ne sont pas toujours évidentes.
Pourquoi avoir choisi de programmer Roman Poncet ainsi que Steve Rachmad pour fêter les sept ans du club ?
Roman Poncet c’est un artiste qui est originaire du Sud et qui a fait ses premières dates au Baby. On le connait vraiment bien, on aime l’inviter à chaque anniversaire parce que c’est un artiste montant, avec un parcours qui évolue constamment, donc ça nous paraissait logique de le faire venir. Steve Rachmad, c’est un clin d’oeil à toutes les générations de personnes qui écoutent de la techno. C’est un DJ qui officie depuis longtemps et qui est très efficace. Pour nos sept ans c’est quelque chose de très représentatif de ce que l’on fait actuellement.
Quels sont les prochains projets du club ?
On essaye de travailler sur deux, trois live audiovisuels. En fait, dans le club derrière les DJ’s nous avons un gros écran en angle pour le mapping vidéo. En ce moment on travaille vraiment sur le côté visuel, donc on essaye de programmer des artistes qui ont de très beaux live. En décembre, on va notamment créer une soirée conceptuelle avec des lumières “immersives” dans le club. Les gens vont se retrouver face à des artistes un peu cachés et seront entourés d’un jeu de lumière qui submergera toute la pièce.
