Pourquoi l’electroclash à la française de Miss Kittin & The Hacker calcine toujours le dancefloor

Écrit par Trax Magazine
Photo de couverture : ©D.R
Le 04.09.2018, à 12h55
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Écrit par Trax Magazine
Photo de couverture : ©D.R
Duo emblématique de l’electro française, précisément de l’electroclash depuis plus de 20 ans, Miss Kittin et The Hacker exhumait en juin dernier quatre précieuses reliques de leurs débuts, pour une deuxième édition de The Lost Tracks. Ce second volume nous replonge dans la jeunesse du groupe (les enregistrements datent de 1997-99), entre innocence et volonté de puissance. En témoigne Love on 26, où la voix faussement naïve de Kittin se voit épaulée de lignes acid, dans une tendresse punk inimitable. C’est dans cet esprit que les deux artistes se sont confiés à Trax, à l’approche de leur venue au festival nantais Scopitone, le 22 septembre prochain.


Cet EP est comme la suite du projet Lost Tracks, qui vise à sortir des vieux morceaux inédits. Pourquoi ne pas les avoir sortis à l’époque ? Et pourquoi aujourd’hui ?

Miss Kittin : Nous ne les trouvions pas assez bons, je pense.

The Hacker : Peut-être qu’en effet, nous ne les avions trouvé pas assez bon. Je ne me rappelle plus très bien, c’était il y a presque 20 ans ! Peut-être aussi que DJ Hell les avait refusés. Sinon, c’est Josh Cheon (boss du label Dark Entries) qui nous a contactés, pour nous demander, à Caroline (Miss Kittin) et moi si nous avions de vieux inédits. On a fouillé dans nos archives et on a trouvé ces quelques morceaux, voilà ! 

Après 21 ans de scène, qu’est-ce que cela vous fait de réécouter ces démos très raw aujourd’hui, par rapport à ce que vous entendez ailleurs ?

M.K : Le temps leur a donné du cachet. S’ils étaient sortis il y a même 10 ans ou 5 ans, ça aurait sonné complètement dépassé, trop rétro. Mais comme il y a un retour à ces sonorités, ils ont pris de la valeur.

T.H : Je trouve que cela a plutôt bien vieilli, et que ça cadre plutôt bien avec le retour actuel de l’electro.

Sur quels supports étaient enregistrées ces bandes ? À quoi ressemble la musique que vous avez encore parmi ces archives ?

M.K : Je ne sais pas, c’est Michel (The Hacker) qui a tout gardé. Je sais qu’on enregistrait tout en live sur cassette. Aucune édition. 

T.H : C’était enregistré sur DAT (Digital Audio Tape). Pour les morceaux de Caroline et moi, nous avons fait le tour, il n’y a plus d’inédits. En ce qui concerne mes projets solo par contre, j’ai une tonne d’inédits de l’époque ! Très hard, très techno, grosse influence de Jeff Mills… j’en ressortirai peut-être quelque-uns un jour. 

Il y a une tendance générale de retour à l’EBM et à l’electroclash, avec Lokier, Mannequin records, le nouveau Djedjotronic… Qu’en pensez-vous ?

M.K : Tant mieux pour nous! Ce qui est vraiment important, c’est que chacun assume et exprime ses influences, peu importe le style. Il semble qu’il y ait eu un long moment où ce n’était plus très bien vu d’aimer la new wave ou l’EBM. On a connu ça, donc ça ne me choque pas. Plus globalement, ce qui m’intéresse, c’est de pouvoir mélanger cela à d’autres choses pour créer de la nouveauté, plutôt qu’un confinement élitiste dans une niche.

T.H : Évidemment, je trouve ça très bien, et je suis en contact avec tous ces gens. Cette nouvelle scène est très intéressante, elle a sa propre vision de l’electro, de l’EBM. Ce n’est pas qu’un simple revival, c’est aussi un renouvellement : la musique évolue, il se passe des choses intéressantes. Le festival Atonal à Berlin par exemple. C’est une vraie fierté d’être associé à cette nouvelle scène. Miss Kittin, moi et bien d’autres n’avons pas prêché dans le désert ! C’est rassurant !

 

Le duo jouera prochainement au festival Scopitone à Nantes, qui se déroule du 19 au 23 septembre.

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