Pourquoi le retour des Summer Dub Session est la meilleure nouvelle de l’été

Écrit par Aude Juglard
Photo de couverture : ©Dub Livity Soundsystem (Photographe : Tsoham)
Le 21.06.2016, à 17h02
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©Dub Livity Soundsystem (Photographe : Tsoham)
Écrit par Aude Juglard
Photo de couverture : ©Dub Livity Soundsystem (Photographe : Tsoham)
L’été dernier, ce sont plus de 2 500 dubbers qui se sont pressés au Glazart pour assister aux Summer Dub Sessions organisées par One One Six. Avec le (supposé) retour des beaux jours, l’organisation remet le couvert et institue les Sessions en un véritable festival. Ici, on accueille la nouvelle avec enthousiasme, et pas seulement pour le potentiel ensoleillement de ces rendez-vous mensuels…

Sous les palmiers de LaPlage du Glazart, plus de 2 500 personnes étaient venues fouler le sable blanc sous les bonnes vibes d’artistes dub venus du monde entier l’an passé pour les Paris Summer Dub Sessions. L’engouement s’était poursuivi lors des Dub Sessions trimestrielles organisées dans les clubs parisiens tout au long de l’année.

Si la nouvelle du retour des Summer Dub Sessions enthousiasme, ce n’est pas parce que les rendez-vous mensuels au Glazart seront gratuits, ouverts à tous et sans aucun doute déchaînés. Si on est si contents, c’est surtout parce la représentation de la scène dub à Paris était jusqu’ici très loin de faire honneur à la contribution du genre aux musiques électroniques.

Summer Dub Session

On omet trop souvent de dire combien ce genre issu de la Jamaïque est à la racine de beaucoup de nos musiques électroniques actuelles – voire de la culture underground en général. L’histoire raconte qu’il aurait été inventé par des ingénieurs du son jamaïcains lors d’une erreur de pressage d’une de leur « dub plates ».

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Le lien fort entre dub et technologie a inspiré de nombreux artistes dans leur création musicale. Mais c’est loin d’être la dernière chose que les musiques doivent à ce genre jamaïcain. Le dubstep, l’ambient, la jungle, la house, le garage, le grime et la prisée dub techno ont beaucoup puisé dans les techniques de créations des artistes jamaïcains. Sans oublier que la culture des soundsystems nous vient aussi de Jamaïque…

Wedding Dub, Soul Harmony

Finalement, c’est surtout l’idéal essentiellement underground du dub qui nous fait sourire à l’idée d’un engouement nouveau pour le genre. Dans les années 50s, le dub s’est popularisé chez les noirs américains et jamaïcains car il proposait une alternative bon marché à la scène jazz que les classes supérieures blanches s’étaient appropriées. Tout au long de son histoire, le dub a suivi un idéal de mixité et n’hésitait pas à se métisser avec le punk ou le rock – parfois au service d’un engagement politique comme lors des « punk reggae party ».

C’est dans tout ça que se trouve la très bonne nouvelle du retour des Paris Summer Dub Session. Les membres de OneOneSix sont d’ailleurs très clairs quant à leur projet. « Là où le racisme musical grandit de jour en jour, où le puriste dénonce le manque de talent de l’avant-gardiste, où le visionnaire méprise l’ignorance du nostalgique, où le simple hédoniste, perdu entre ces deux rivages, n’a tout simplement plus son mot à dire », l’organisation souhaite proposer l’alternative.

Le premier événement de ce festival aura lieu le 23 juin au Glazart de 19h à 7h. Parmi les artistes invités, on retrouve le dubmaker lillois Wedding Dub, le minimaliste Miniman, Switchy Dub, deux artistes du collectif Foot Print et la formation Prayaman. Une deuxième session est prévue le 28 juillet et c’est le label ODG Prod qui prendra les rennes. Faute de pouvoir vous promettre la présence du soleil au dessus de vos têtes, on vous assure qu’il sera bien derrière les platines.

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