Pourquoi le prochain album d’Andrew Weatherall est si attendu

Écrit par Jonathan Evrard
Le 04.12.2015, à 18h26
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Écrit par Jonathan Evrard
Andrew Weatherall n’est pas le genre d’artiste dont on parle souvent. Contrairement à ses homologues quinquagénaires de Detroit qui profitent d’une seconde vague de médiatisation, Weatherall, lui, fuit la lumière, comme il l’a toujours fait. Pourtant, il est probablement l’une des figures les plus inestimables de la musique électronique. Et son nouvel album Convenanza à prévoir le 26 février sera à écouter comme il se doit.

Il marque les esprits dans le début des années 1990 avec le trio The Sabres Of Paradise, qui s’écarte du son anglais de l’époque tout en s’inspirant de toutes ses ramifications, ce qui aboutit à des moments de grâce tels que l’incroyable “Chapel Street Market (9am)”.

Il forme en 1996 Two Lone Swordsmen avec Keith Tenniswood, qui avait rejoint les Sabres en 1993, et signent sur Warp. L’ambiance est alors plus à l’introspection qu’à la fête, et les velléités rock et organiques reprennent une place plus importante dans sa musique, en témoignent les deux versions de l’inénarrable « Sex Beat ».

Andrew Weatherall touche pendant ces années à toutes les facettes de ce qui fait la musique électronique en Angleterre. DJ respecté, il se mue aussi en génial remixeur pour les meilleurs groupes de l’époque (son remix pour My Bloody Valentine est en tête du classement NME des meilleurs remixes de tous les temps).

Il remixe également “I’m Losing More Than I’ll Never Have” à la demande de Primal Scream, qui finit même par devenir le titre “Loaded” sur le plébiscité Screamadelica.

Plus récemment, il produit également le Tarot Sport de Fuck Buttons, qui contient probablement l’un des meilleurs morceaux électroniques de ces 20 dernières années.



Hier, après un premier album solo en 2009, il annonçait la sortie du suivant, Convenanza (qui est aussi le nom du festival qu’il a créé à Carcassonne), le 26 février 2016 sur son label Rotters Golf Club. Comme pour le premier, les sonorités sont bien plus rock qu’électroniques, mais les influences « warpiennes » sont ici plus évidentes, comme un coup de rétroviseur.

La preuve en est avec “The Confidence Man”, premier titre en écoute de ce prochain opus, qui rappelle à la fois l’esprit festif des Sabres Of Paradise, la voix décharnée des Two Lone Swordsmen et le groove de ses remixes fous. Cet album, qui sent déjà bon la classe et la crasse, n’aura surement pas l’exposition médiatique qu’il mérite. Et c’est sûrement mieux comme ça.

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