Par Brice Miclet
Cela fait maintenant douze ans que le Prix Société Pernod Ricard France Live Music est un tremplin majeur pour les artistes émergents français. Douze ans que le nombre de candidats grandit et que le dispositif d’accompagnement qu’il met en place pour ses lauréats se renforce. Pour sa nouvelle édition, le prix enregistre plus de 1 600 inscriptions, un record toutes éditions confondues.
L’an dernier, c’est le duo Ko Shin Moon qui en était sorti vainqueur. Une pop synthétique et hypnotique teintée de sonorités orientales, taillée pour le live, à cheval entre l’organique et l’électronique. Mais le prix ne revendique aucune identité musicale figée. Tous les styles sont acceptés, écoutés, débattus et considérés. « Lorsque l’on prend l’historique des vainqueurs, il y a pas mal de pop et de rock », reconnaît Maxence Rosset, responsable du Prix SPRFLM. « Mais on a suivi les tendances musicales du moment. Avec le nombre d’inscrits de cette année, on attend forcément beaucoup de hip-hop et de variété. On a vu l’arrivée massive des projets rap et électroniques au fur et à mesure, ça donne une vraie diversité. »
Un prix qui s’adapte à la crise
Autrement dit, les dingues de machines en tout genre sont les bienvenus. Seule condition : proposer un projet live. Exit donc les « simples » DJ sets qui limitent les possibilités d’habillage et de formats scéniques. « On veut aider des artistes qui sont un peu passés à la trappe des réseaux classiques, qui n’ont pas eu leur chance en label, qui n’ont pas pu transformer l’essai… Mais qui ont du potentiel et qui font de la bonne musique. Ce sont les deux qualités requises pour attirer notre attention. »
Comment ça fonctionne ? Et bien très simplement. Un formulaire en ligne est disponible ici. Quatre conditions sont exigées pour s’inscrire : être majeur, habiter en France, avoir les droits sur la musique ou les vidéos proposées, et surtout, le faire avant le 18 octobre, date de fin des inscriptions. En somme, aucun obstacle à signaler. Puis ces dossiers sont examinés par l’équipe du Prix SPRFLM qui en transmet cent à son jury, composé de huit personnes évoluant dans différents secteurs de l’industrie musicale, ainsi qu’au public qui peut voter en ligne. « Ensuite, les dix finalistes sont filmés en session live dans un endroit de leur choix pour qu’on puisse les voir évoluer dans un autre format », ajoute Maxence Rosset. « Ça permet aussi de cerner qui est créatif dans ce domaine. Certains ont des idées de dingue… Puis on organise un live où les dix finalistes se produisent à la Gaité Lyrique, à Paris, qui fait office de finale. » En cette année si particulière, un point d’interrogation plane sur cette date. Elle aura lieu, d’une manière ou d’une autre, mais peut-être dans un format différent.
Avoir toutes les cartes en main
Maxence Rosset continue : « Le prix a pris de l’ampleur au fil des partenaires qu’on a réussi à mobiliser. On ne file pas un chèque aux artistes en leur disant : “Ciao, bonne chance pour la suite !” Loin de là. On leur programme des dates, on les met en relation avec des entités majeures de la musique en France… On a un chef de projet qui abat un travail comparable à ce qui se fait en label, qui bosse avec l’attaché de presse autour de la promo, autour de la création de contenus, de clips, de photos, de la stratégie digitale, de la distribution, etc. On les suit de près pendant quasiment un an en leur mettant à disposition nos connaissances et nos partenaires. Même durant les années suivant leur prix, les artistes peuvent faire appel à nous. On ne les lâche pas. » On l’a dit, ce qui fait la pertinence d’un prix, c’est sa capacité à avoir l’oreille, mais aussi à faire que ses artistes aient toutes les cartes en main pour réussir dans leurs projets.