Pourquoi il n’est pas totalement vrai de dire que l’épidémie reprend chez les jeunes

Écrit par Marion Adrast
Photo de couverture : ©D.R.
Le 30.07.2020, à 12h54
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Écrit par Marion Adrast
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Depuis quelques jours, une petite musique s’installe : l’épidémie de covid-19 reprendrait de plus belle chez les jeunes Français. Une observation qui coincide surtout avec une nouvelle politique de dépistage.

Samedi dernier, le ministre de la Santé Oliver Véran rappelait la jeunesse à la vigilance et la population en générale au respect des gestes barrières en cette période de vacance propice aux regroupements festifs. Dans un entretien pour Le Parisien, le ministre n’excluait pas la fermeture de certains bars et annonçait également le remboursement des tests PCR pour tous. « On remarque également, lors des campagnes de dépistage massif, que les patients sont jeunes, plus jeunes que lors de la précédente vague », avait-il déclaré, avant de poursuivre : « c’est le cas particulièrement en Ile-de-France où l’on voit arriver des jeunes qui ont été infectés sans qu’on sache comment. Sans doute que les personnes vulnérables et âgées ont conservé un niveau de prudence élevé alors que les jeunes, eux, font moins attention ».

Qu’en est-il vraiment ?

Selon les données du fichier Sidep qui centralise depuis mi-mai les résultats des tests virologiques « RT-PCR » le nombre de nouveaux cas de Covid-19 détectés a en effet augmenté chez les jeunes de 20 à 29 ans depuis le déconfinement . Du 13 au 29 juillet, 820 vingtenaires ont été testés positifs au coronavirus contre seulement 531 pour la période du 18 au 24 mai. Le taux de positivité hebdomadaire sur cet tranche d’âge est également désormais plus élevé. Mais ce taux d’incidence est en réalité à mettre en perspective avec un contexte nouveau.

Cette augmentation est notamment due à l’évolution de la politique de dépistage en France depuis le mois de mars : on teste plus, et plus jeune, alors que l’essentiel des tests réalisés auparavant étaient consacrés aux cas graves, qui touchaient principalement des populations âgées.

Il faut aussi noter que l’augmentation des cas détectés concerne toutes les tranches d’âge, et pas seulement les 20-29 ans. Il reste donc utile d’analyser ces résultats avec d’autres indicateurs, comme les passages aux urgences ou les hospitalisations. SOS Médecins a par exemple observé une hausse du nombre d’actes médicaux pour suspicion de Covid-19 chez les jeunes adultes entre le 6 et le 19 juillet dernier.

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