Pourquoi David Vunk est le plus excité des DJs electro italo de la scène hollandaise ?

Écrit par Maxime Jacob
Photo de couverture : ©D.R
Le 07.02.2020, à 12h16
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Écrit par Maxime Jacob
Photo de couverture : ©D.R
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Purs produits de la scène rotterdamoise, David Vunk et son juste au corps sont attendus au Bikini de Toulouse pour Club Trax, ce samedi 8 février. Portrait de l’enfant terrible des Pays-Bas.

Pris dans un juste au corps zebré bleu et noir, le DJ tourne le dos aux platines de la scène boiler room du Dekmantel festival. Il s’agite, mime la caisse claire du morceau acid qui sort du système son Funktion One. L’œil fou, il tente d’interpeler les danseurs autour de lui en faisant de grands gestes. Autour de lui, on se laisse charmer, on regarde avec amusement la fête qui démarre. Derrière leur ordinateur, les fans de David Vunk et ceux qui ne le connaissent pas encore se prêtent au jeu du commentaire. « La moitié du stock mondial de drogue a été consommé ce jour-là », estime, à vue de nez, Viraj sur YouTube. « Qu’il ait consommé de la drogue ou non, ce set est incroyable », balaie un certain Mak Rom pour rappeler que David Vunk, la star de la vidéo, ne s’agite jamais pour rien.

Le DJ au crâne brillant a longtemps été le secret le mieux gardé de Rotterdam. Avec La Haye dont elle est toute proche, la capitale économique des Pays-Bas abrite depuis la fin des années 1990 un des scènes électroniques les plus influentes du monde. Cristallisée autour du disquaire Clone records, des label Bunker et Viewlexx, le microcosme rotterdamois produit une electro souvent acid et distordue, inspirée des belleville Three, mais rendue ludique par son influence italo disco.

David Vunk n’appartient pas au tout premier millésime de la scène rotterdamoise. Il commence à mixer de la techno dans les années 1990. Sa rencontre avec l’italo disco se fera par l’intermédiaire de I-F et de son hit local “Space Invaders Are Smoking Grass”, sorti en 1996. Une branche de la scène se fédère autour de Loud E, Taco et Mark Du Mosch, tous rencontrés entre les bacs de Clone, à l’époque où la boutique était installée à l’étage d’un skateshop.

Le grand public ne connait réellement David Vunk que depuis la boiler room qui l’a révélé en 2018, soit 14 ans après sa première date hors des Pays-Bas, à Dublin, lors d’une Horse Meat Disco, soirée historique Outre-Manche. Vunk commence ainsi à bâtir une réputation sur la scène européenne et à définir le son de Rotterdam. Le DJ représente sa ville, parle volontiers de son amour pour Feyenoord, de l’abonnement au stade qu’il renouvelle chaque année depuis 1988… En 2007, il créé Moustache Records, son propre label, sur lequel il signe des producteurs d’italo disco ou d’early house. Dernièrement, le rotterdamois a les yeux rivés sur la France. Après avoir signé Eliott Litrowski, DJ parisien exporté à Copenhague, il s’est enamouré du toulousain Kendal, révélé par le collectif Boussole.

Après des années passées dans le clair-obscur, il semble que David Vunk bénéficie finalement d’une forme de hype au sein de la scène. L’industrie l’aura définitivement adopté, sans que le DJ n’ait besoin de changer quoi que ce soit à sa musique. Plus de vingt ans après ses débuts, l’enfant terrible reste fidèle à sa famille. Quand il ne tourne pas, on peut le croiser chez Red Light Radio dans le Quartier rouge d’Amsterdam ou chez son amie Jetti, dont le club BAR a récemment fermé. De quoi tirer la grimace.

David Vunk jouera au Bikini de Toulouse pour Club Trax le samedi 8 février. Il sera accompagné de son nouveau protégé Kendal et du reste du collectif Boussole records, Mangabey, Filiber, Aes et Khalk.

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