Faire de la musique avec des fruits et légumes, ça vous parle ? C’est l’un des projets de Playtronica, la société à l’origine des contrôleurs MIDI Playtron et TouchMe. Une idée folle pensée par son créateur russe Sasha Pas, après avoir participé au festival Sónar à Barcelone et découvert les ateliers musicaux pour enfants du SónarKids. L’objectif principal du projet est de ramener la musique aux sens premiers. Notamment au toucher, avec la réelle volonté d’enseigner la musique autrement, cherchant à casser l’accès difficile à l’apprentissage d’un instrument ou du solfège, sans distinction d’âge.
Playtron et TouchMe
Playtronica est ainsi né il y a 6 ans à Moscou en Russie, avec l’aide de la DJ Olga Maximova (alias OMMA du label Antinote), regroupant musiciens, designers et programmateurs autour de ce projet éducatif novateur. « Mon instrument de rêve, c’est un synthé avec un seul bouton », s’amuse Sasha Pas dans le documentaire. À l’aide de sondes et de câbles, il est possible de connecter un maximum de 16 fruits, légumes et autres objets conducteurs au contrôleur MIDI TouchMe, devenant alors des outils pour créer de nouveaux sons de manière intuitive et ludique (à l’aide des synthétiseurs en ligne ou de son propre logiciel de composition). « L’idée sensorielle de sortir de l’écran est au cœur du projet, dans une époque où l’on a tendance à tout virtualiser », explique Vincent de Malherbe, de Playtronica France.
Les sorties des contrôleurs Playtron et TouchMe, à des prix plus qu’abordables, « ont servi de rampes de lancement à Playtronica, permettant d’inspirer les prochains projets en devenir », souligne Vincent de Malherbe. Cette année, la société a reçu une subvention de la Banque Publique d’Investissement (BPI) pour financer son prochain contrôleur séquenceur. Cette fois-ci, « il sera possible de le brancher à un tourne-disque avec l’objectif d’associer les couleurs à la musique » sur le principe de la synesthésie (association ou mélange de différents sens).
Un studio à Paris et à Berlin
En plus de l’usine de production à Moscou, un studio a ouvert à Paris en 2018, puis à Berlin en 2019. Dans la capitale française, l’objectif est de « développer le côté agence de technologie créative, permettant de rendre la musique interactive au travers d’installations et de performances » détaille Vincent de Malherbe. Le projet se développe également grâce à des partenariats avec des marques telles que Nike, Timberland, Orange ou IKEA.
Il y a deux ans, Playtronica a réalisé une exposition au Centre Georges Pompidou, suivie d’une installation à la Fashion Week au Palais de Tokyo où il était possible de jouer de la musique sur la collection d’une créatrice. L’équipe revient plus récemment de New York, où elle démontrait son installation live lors du lancement de la nouvelle collection Hermes. En interne s’est par ailleurs monté le groupe original 16 Pineapples. Jouant exclusivement sur des ananas, la petite troupe donne des représentations en festivals, comme au We Love Green.
