Entre sa naissance à Kiev et son installation aujourd’hui à Paris, la photographe Sofiya Loriashvili a beaucoup voyagé. Berlin, Porto, Odessa, Villejuif… « Les lieux sont une manière de tout ranger dans ma tête. Comme un moyen mnémotechnique de ne pas oublier les choses », explique-t-elle dans le communiqué de l’exposition PLACES I’VE / места, где я. Prolongée à la galerie Cosme jusqu’au 16 février, cette expo présente le travail d’archive, quasi-documentaire, de la jeune photographe.

Ses clichés, qui immortalisent des instants de jeunesse et des morceaux de fêtes, s’accompagnent de fragments de journal intime. « La fête a très rarement été festive pour moi. Dans mes souvenirs, j’ai heureusement gardé quelques moments de bonheur, une vague impression de liberté totale. En vérité, cela n’a duré que très peu de temps et la réalité de ce monde horriblement faux m’a vite rattrapée. À un moment, j’avais temporairement trouvé une solution. Aller dans des endroits où je ne connaissais personne, et où je n’étais personne. Dans des clubs, des villes, des pays inconnus. »
Crus, son récit et ses photos retracent le quotidien d’une jeune femme de son temps, à la manière d’un récit-photo moderne, brut et intime. Derrière le décors des soirées La Toilette ou de La Station – Gare des Mines, Sofiya Loriashvili aborde les thèmes de l’ivresse, l’érotisme, l’excès, et dessine avec poésie les contours du trash. « Les gens me fascinent », confie-t-elle encore dans le communiqué de presse. « J’ai toujours eu envie d’aller plus loin que ce que les gens veulent montrer et de comprendre pourquoi . De connaître toutes les petites habitudes étranges. Les choses desquelles on ne parle pas ou que l’on ne sait pas soi-même. Je joue la détective avec mon appareil, en essayant de m’imaginer ce que dit chaque lieu, trace, objet. »






L’exposition PLACES I’VE / места, где я est à aller voir à l’espace Cosme (20 rue Visconti, Paris 6) jusqu’au 16 février. La galerie est ouverte tous les jours de 12h à 19h30.