La dernière semaine de septembre, la marque aux taureaux ailés célèbrera les musiques actuelles avec quelques-uns des visionnaires de leur génération. Après avoir reçu Charlotte Gainsbourg, Insanlar, Mykki Blanco ou encore Matias Aguayo en 2016 et 2017, le festival revient avec plus d’une quarantaine d’artistes, de Moodymann à JASSS en passant par Miley Serious. Essentiellement inédits et exclusifs, sept évènements-concepts exigeants et rares sont déjà programmés pour cette l’édition 2018.
Parmi eux, le 25 septembre aura lieu la projection en avant-première de Quand tout le monde dort de Jérôme Clément-Wilz, qui tire le portrait de Pas-Sage, ce collectif parti depuis quatre ans à la recherche des fêtes libres et souterraines du Grand Paris. La veille, c’est le producteur américain Oneohtrix Point Never qui mettra en scène les méandres de son nouvel album ; inspiré de 2001: L’Odyssée de l’espace, MYRIAD est une performance visuelle et sonore monumentale, installée pour la première fois en France dans la Nef du 104.
Au Cabaret Sauvage, une quinzaine de chanteurs et de musiciens classiques et électroniques se retrouveront pour des séries de duos improvisés, mis en orchestre par le pianiste Christophe Chassol. Parmi eux, Gaspar Claus, violoncelliste connu pour ses collaborations avec Electric Rescue lors de l’émission Variations de Culturebox, mais aussi Rone. Low Jack, qui s’était déjà adonné aux jeux de l’improvisation des Siestes Electroniques du Quai Branly, Flavien Berger, l’OVNI électronisant de la pop nationale, et Jacques, le talentueux producteur français de techno « transversale » qui sortait il y a peu 125 morceaux retravaillés à partir de ses performances live (d’un seul clic).
Mais innover, ce n’est pas possible sans connaître son histoire. Pour cela, le Couvent des Récollets recevra Terry Riley, l’un des maîtres de la musique minimaliste et répétitive avec les précurseurs Steve Reich et Philip Glass. Il reviendra sur l’histoire de cette musique, ses premiers samples et sur ses compositions, au premier rang desquels In C (1964), qui a marqué des générations entières de musiciens, de The Velvet Underground à Nils Frahm en passant par Kraftwerk et The Who.
Une autre plongée dans l’histoire de la musique, cette fois du côté du Japon. Avec Diggin’ In The Carts, du nom de la série de vidéos réalisées par Red Bull Music, la Gaîté Lyrique accueillera le 26 septembre une grande messe des musiques de jeux vidéos du Japon. Deux de leurs plus grands compositeurs, Yuzo Koshiro et Motohiro Kawashima, rejoueront aux synthés la bande-son du mythique beat’em all “Streets of Rage”. À leurs côtés, d’autres producteurs s’accapareront l’univers du gaming pour les performances hybrides de l’écossais Kode9, boss du label Hyperdub, la création originale de la Parisienne Oklou, et les sets de Teki Latex et Nick Dwyer, journaliste à l’origine de cette série-documentaire.
Vingt-cinq ans après son concert d’anthologie au Rex Club, Prince sera mis à l’honneur le 30 septembre pour la clôture du Red Bull Music Academy Festival. Moodymann – qui consacre au Kid de Minneapolis décédé en 2016 un culte sans pareil, allant jusqu’à vivre dans une maison aux rideaux violets en plein Detroit – viendra rejouer les rythmes mythiques de son idole le temps d’une nuit au club du boulevard Poissonnière.
Le programme complet est à retrouver sur le site de Red Bull Music Academy Festival et sur la page Facebook de l’évènement.