Après deux mois de round d’observation, le club à ciel ouvert Communion (racheté avec Garage et la Mano par l’équipe de Calvi on the Rocks au printemps) passe la seconde avec l’annonce de sa programmation pour la deuxième partie de l’été. Si, les premières semaines, le club s’était appuyé sur des organisateurs locaux, Communion a décidé de reprendre les rênes de ses soirées, comme l’explique Daniel Weil, le directeur artistique de Garage et désormais programmateur du rooftop de la Cité de la Mode : “Ce n’est pas un revirement total mais la DA de Communion évolue vers quelque chose de plus exigeant et plus qualitatif, avec plus de consistance, des sets plus longs et plus de guests internationaux.”
Le club compte désormais sur un roaster de DJ’s résidents impliqués (parmi lesquels Marco Dos Santos, Céline, Andreas Tome, Rohmi, Joe Lewandowski, Caliko, Johnny Saucepiquante, Modestie, Guillermo Jamas, JC-303, Ora Kan, Him Tivi). “On voulait des résidents qui soient vraiment des résidents. Ils vont jouer presque une fois par semaine, vont s’approprier le club et créer une relation avec le public. Contrairement à pas mal de clubs de Paris, on ne considère par les DJ’s comme des RP qui doivent ramener tant de personnes, ce qui conduit à aligner le maximum de noms sur le line-up avec des mix très courts. Les résidents doivent incarner le club et préparer la fête pour les headliners. De plus, Communion est un club particulier, en open air, avec un système-son de qualité mais pas très fort, et des horaires assez atypiques de 18h à 6h. On a donc besoin de DJ’s qui connaissent le club.”
Pour les prochains mois, Communion annonce quelques têtes d’affiche, comme Rebolledo, la moitié des Pachanga Boys, les Français Jennifer Cardini, Djebali, David Shaw, Ark ou David Carretta, et des DJ’s étrangers renommés comme Ryan Crosson de Visionquest ou Kasper Bjorke signé sur Hippie Dance. Une prog qui monte en puissance, mais avec les mêmes budgets. “La moyenne des budgets est restée la même, poursuit Daniel Weil, mais ils sont pensés différemment. Plutôt que de s’appuyer sur des orgas comme avant, on produit nos soirées nous-mêmes. Sur 12 heures, en faisant des sets de trois heures au lieu de deux, on réduit d’un tiers le nombre d’artistes. Ainsi, on peut mieux les payer, leur donner plus de temps pour s’exprimer, et avoir plus de budget pour le headliner. On est gagnants sur tous les tableaux.”
Situé dans une zone ultra-concurrentielle pour le clubbing, Communion veut profiter de son cadre pour proposer des artistes qu’on voit moins souvent dans la capitale. “À la Cité de la Mode et du Design, le public ne fait pas forcément la différence entre Nuits Fauves, Wanderlust, Communion, Garage, Grand Rivage, Café Oz, sans compter tous les changements de noms. L’avantage, c’est que le club se suffit à lui-même. Nüba faisait venir du monde avec des DJ’s de qualité extrêmement variable. En gros, dès qu’il fait beau, les gens viennent quoi qu’il arrive. Donc au lieu de prendre des DJ’s au rabais, nous, on choisit de prendre des gens qui ne sont pas forcément bankables à Paris. On a suffisamment de monde grâce au soleil donc on en profite pour faire venir des artistes rares.”
Une stratégie qui permet aussi de rester à l’écart de la course au cachet. “On ne veut pas entrer dans la spéculation, ce qui nous permet de rester un club accessible, gratuit le jeudi et le dimanche, 10 euros et gratuit avant 22h vendredi et samedi. À Paris, on est parfois coincés entre les grands clubs avec de gros headliners donc une entrée souvent assez chère et une ambiance parfois anonyme et les clubs gratuits ou pas chers où l’on ne sait pas toujours à quoi s’attendre en termes de musique. Communion se situe à mi-chemin.”