Pour faire cohabiter le jazz et ses voisins, le NJP a invité cette année le saxophoniste borderline Guillaume Perret. Explorateur des frontières musicales, il avait collaboré avec The Electrip Epic dans un projet jazz-fusion-rock. Mais c’est avec son projet solo plein de pédales et d’effets qu’il fera monter la tension sur scène. Son dernier album Free paru en 2016 sur Kakoum Records est à écouter sans modération. Même lieu (l’Autre Canal), même soir (14/10), le trio No Drum No Moog et leurs influences synthpop, krautrock et noise nous apportera une bonne dose de psychédélisme. S’ensuivra le live ODC de Vitalic qui, comme son dernier et 4e album Voyager, ira droit au cœur de la dance music. Les membres de NIID apporteront une touche de fraîcheur avec leur électro hybride parfois techno, parfois pop, tandis que la géniale Rebeka Warrior de Sexy Sushi et Mansfield.TYA amènera son électroclash brute et fascinante. En fin de soirée, le producteur parisien Madben fera bouillir le dancefloor. Grand espoir de la scène techno française, il avait été repéré par Laurent Garnier et l’efficacité de sa techno nous fait bien comprendre pourquoi. Comah terminera cette soirée par de la minimal invétérée.
Le vendredi 20 octobre, deux grosses soirées vous attendent. Au Hublot d’abord, la radio et organisatrice de soirées UNDA présentera un focus UK bass qui promet quelques secousses. Au programme, un set oscillant entre breakbeat et acid jazz signé Zvanko. De la grosse bass music aux consonances hip-hop voire tropicales par Caterva, aux albums parus sur IOT Records. La drum’n’bass authentique de Fluid et des expérimentation future beat de MLP. Puis direction le Magic Mirror pour continuer la soirée avec le duo Deux Boules Vanille. Deux batteurs qui ont eu l’idée d’associer leur instrument avec des machines analogiques pour produire de la techno acid/grindcore électrisante. La transition se fera avec le math-rock de Partout Partout puis le duo Il est Vilaine de l’historique label Kill the DJ livreront un DJ set acide et déjanté.
Dans la même veine, Nancy Jazz Pulsations a aussi convié le Slovène Gramatik passé par le glitch, le trip-hop et qui affirme maintenant une patte dubstep, l’électroacoustique très trip hop de M.A BEAT ! ou encore celle du Chapelier Fou, qui revient cette année avec l’album Muance. Son clarinettiste se produira aussi avec sa formation Orchard, un projet ambient mené par le label Ici, d’ailleurs…
Parmi ce proliférant line-up, on retrouvera aussi une soirée afrobeat auxquels participeront BCUC, un groupe d’Afrique du Sud au rythmiques et au flow hypnotiques. Konga Konga, DJ de Nancy et organisateur des soirées Plage Club, amènera ses influences kwaito dans un set inclassable. Et BJF, passé par Rinse France, maintiendra l’exotisme par une bonne dose de funk carioca et de références afro-latines. Cet esprit cosmopolite sera aussi marqué par la venue de Calypso Rose, la reine du calypso, qui a 70 ans n’en finit pas de faire le tour du monde. Ou encore par Keziah Jones qu’on ne présente plus, et la légende du reggae jamaïcain aux textes engagés, Pablo Moses. Côté hip-hop, on guettera le show des Américains de CunninLynguists, des beats rappelant les premiers temps du hip-hop, des lignes mélodiques entêtantes et des flow fluides comme de la lave. Suivra Larry Tmik en b2b avec Cadillac, deux beatmakers au goût prononcé pour la profondeur de la bass music.
Pour la diversité, on pourra faire un tour du côté des scènes jazz où se produiront de nombreuses pointures. Les expérimentations de Sylvain Riffler aux boîtes à rythme artisanales pourront en fasciner certains. D’autres seront sans doute curieux de découvrir sur scène la virtuosité du guitariste jazz manouche de Biréli Lagrène dans un hommage à Django Reinhardt. Sinon, on pourra aller se promener du côté des scènes chanson/pop pour y entendre Camille et son dernier album Ouïe, Fishbach ou Juliette Armanet.
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