“Où est Steve ?” Un mois après la disparition du jeune Nantais, la colère gronde toujours

Écrit par Amaury Lelu
Photo de couverture : ©D.R.
Le 23.07.2019, à 17h37
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Écrit par Amaury Lelu
Photo de couverture : ©D.R.
Depuis la violente intervention policière ayant eu lieu le soir de la Fête de la musique à Nantes, Steve Maia Caniço est toujours porté disparu. Un mois après les faits, les rassemblements de soutien aux proches, mais aussi de protestation continuent. Et ce alors que plusieurs enquêtes sont toujours en cours.

Un mois après les événements de la Fête de la musique à Nantes, où une violente intervention policière a entrainé la disparition de Steve Maia Caniço, la colère continue de gronder. Alors que plusieurs procédures sont en cours, les rassemblements de soutien et de protestation continuent.

“Où est Steve ?”, cette question devenue slogan était encore sur toute les lèvres samedi 20 juillet. Sur le quai Wilson à Nantes, des centaines de personnes se sont en effet réunies à l’endroit de la disparition du jeune homme de 24 ans. Un rassemblement qui, débuté à 15h30 dans le calme, a été l’occasion de multiples dénonciation des violences policières. « Ici, un corps dansant s’est noyé » ou « police assassine », pouvait-on lire sur certaines pancartes.

Quelques jours avant ce nouvel élan de solidarité, la maire de Nantes Johanna Rolland a adressé une lettre au Ministre de l’Intérieur pour demander des « réponses précises ». « Un mois après les faits, il faut désormais que les investigations aboutissent rapidement. Toute la lumière doit être faite sur les circonstances de cette intervention, qui pose d’importantes questions ainsi que sur la dramatique disparition de Steve Maia Caniço », écrit-elle. Après un long silence politique, Cristophe Castaner a répondu que « le ministère de l’Intérieur a demandé une enquête administrative dès le lendemain des faits » et « qu’une enquête judiciaire est également en cours ». De son côté, Emmanuel Macron a assuré être «  très préoccupé par cette situation », ajoutant « qu’il faut que l’enquête soit conduite jusqu’à son terme et que la transparence soit faite. »

Ces déclarations publiques interviennent alors qu’une enquête portant sur l’intervention policière du 21 juin est toujours conduite par l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN). Pour ce qui est de la disparition de Steve Maia Caniço, le Défenseur des droits Jacques Toubon s’est saisi de l’affaire, alors que la famille du jeune homme s’est constituée partie civile. Pour sa part, le procureur de la République à Nantes Pierre Sennès se penche sur les « dix plaintes de policiers qui ont été blessés lors des événements de la Fête de la musique », ayant également à charge d’examiner un recours collectif déposé par 89 personnes pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique”. Un recours reposant en majorité sur les témoignages récoltés par Freeform et Média’son auprès des personnes qui se trouvaient sur les lieux du drame.

Alors que des zones d’ombre restent encore à éclaircir, le chef de l’Observatoire national de la délinquance a tenu des propos qui ont choqué en début de semaine. Sur le plateau de l’émission “C dans l’air”, Christophe Soullez a en effet soumis l’hypothèse de l’état d’ébriété qui, selon lui, pourrait avoir poussé plusieurs jeunes à se jeter volontairement dans le fleuve. « On l’a déjà vu, c’est connu, chaque année à la Fête de la Musique, vous avez des jeunes qui font ça pour s’amuser », a-t-il expliqué. Une sortie médiatique sur laquelle l’universitaire est revenu dès le lendemain. « Si mes propos ont pu prêter à confusion et blesser, je le regrette et présente mes excuses », at-il écrit sur Twitter. En marge de cette prise de position inquiétante, les députés de La France Insoumise ont une nouvelle fois dénoncé cette tragique disparition sur les réseaux sociaux. Ils réclament désormais l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur les “opérations de dispersion” policière.

Les recherches visant à retrouver le corps de Steve Caniço, éducateur nantais de 24 ans disparu le soir de la Fête de la Musique, sont toujours en cours. 

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