Depuis 2003, Nuits sonores investit plusieurs des meilleurs locaux de Lyon pour proposer un panel de concerts pointus. Une recette qui a fait ses frais : les festival peut se vanter de posséder une programmation qui attire chaque année plus de monde que la précédente (il comptait 143 000 festivaliers en 2018). Après avoir accueilli des pointures comme Nathan Fake, Chez Damier, Floating Points ou Four Tet au cours de ses dernières éditions, l’évènement, de retour du 28 mai au 1er juin, annonce cette année un line-up qui n’a pas à pâlir de la comparaison avec les précédents.
Comme d’habitude, le programme se décompose en deux temps : les jours et les nuits. La programmation de chaque jour est en partie confiée à un invité d’honneur : Bonobo, Peggy Gou, Lena Willikens et Maceo Plex. Après le concert d’ouverture du 28 (déjà complet) à l’auditorium orchestré par Chilly Gonzales, les participants aux événements diurnes de la première journée verront donc se produire le prince du downtempo Bonobo, accompagné de Kelly Lee Owens – petite protégée de Daniel Avery et collaboratrice de Jon Hopkins (à retrouver le soir même) – et de l’Italien Clap! Clap!, ancien jazzman qui revisite les sonorités latines et africaines à travers une électro solaire.
Le soir, James Blake présentera son sublime nouvel album Assume Form, avant de laisser place au français I Hate Models, pour un set techno dont on voit venir l’efficacité à des kilomètres. À ne pas louper également, le concert de Deena Abdelwahed, qui jouera son dernier disque Khonnar dans son intégralité, ainsi que le très attendu passage de Mala, aux compositions calmes et savamment déstructurées.
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Le deuxième jour, c’est la très en vogue Peggy Gou qui ouvrira les hostilités en face d’artistes de taille, comme l’hyperactif Ben UFO, ou Roi Perez, résident du Panorama Bar à la techno parfaitement texturée. Tout aussi immanquable, le set de Ge-Ology à l’Esplanade promet de revenir aux fondements de la house, tandis que Nu Guinea en explorera les facettes les plus contemporaines au Sucre.
La journée de lendemain sera sous la tutelle de Maceo Plex, plus qu’habitué du festival puisque chargé de son closing en 2016, 2017 et invité par Jennifer Cardini l’an passé. Pour l’occasion, il sera entouré de Radioactive Man, dont le set minimaliste concurrencera le passage de Danny Daze, à la musique très structurée. Avec eux, Joy Orbison présentera son univers hypnotique entre UK techno et bass leftfield, face à la techno glitchée d’Ectomorph, tandis que dans la nuit, les platines seront confiées aux mains expertes des monuments Laurent Garnier et Marcel Dettman.
Enfin, pour clore en beauté ce programme d’anthologie, Lena Willikens invitera Vladimir Ivkovic et Elena Colombi pour des sets nuancés et cathartiques. La dernière nuit verra se produire entre autres The Black Madonna, Flavien Berger et Charlotte Gainsbourg, une venue que le programmateur Pierre-Marie Ouillon décrit comme « une source d’excitation non négligeable », en addition au passage de Jeff Mills et Tony Allen, qui joueront leur album commun, et de Nihiloxica, qui présentera ses percussions tout droit venues d’Ouganda.
Ces artistes (et tous les autres) sont autant de raisons qui poussent à dire que Nuits sonores parvient à conserver une ligne artistique pointilleuse, « entre renommée et newcomers », décrit le chargé du line-up, qui continue de prendre possession des meilleures institutions de Lyon (dont la Sucrière, l’auditorium, et les anciennes usines Fagor-Brandt) de manière cohérente.
Toutes les informations et l’intégralité du line-up actuel, encore en attente de quelques noms supplémentaires, sont à retrouver sur le site du festival ou sur la page Facebook de l’évènement.