Les faits remontent à la dernière soirée Jeudi Techno, dans la nuit du jeudi au vendredi 22 décembre. Le Parisien rapporte que deux femmes de 18 et 20 ans ont été prises de malaise suite à la consommation de GBL (une sorte de GHB), selon les premières analyses toxicologiques. Prises en charge par le SAMU, qui a dû les placer dans un coma artificiel avant leur hospitalisation. L’homme qui leur aurait procuré le flacon a également été transféré à l’hôpital Necker, et le magistrat du parquet de Paris a ouvert une enquête pour « violences volontaires par administration de substances nuisibles ».
L’affaire a rapidement été reprise par la presse, avec un certain emballement découlant d’une déclaration de François Bachy, patron de la Cité de la Mode et du Design – à laquelle Nuits Fauves loue son emplacement –, selon laquelle le club n’aurait pas dû être ouvert ce soir-là, car sous le coup d’une interdiction d’exploitation.
Contactée par Trax, la Cité de la Mode et du Design commence par préciser qu’il convient bien aux clubs et restaurants d’assurer la sécurité dans leurs locaux, avant de détailler : le TGI de Paris aurait ordonné au club, le 18 octobre dernier, de « suspendre et cesser toute activité sur [sa] zone d’exploitation. Ceci tant qu’une autorisation d’exploitation n’aura pas été délivrée par la Préfecture de Police », ce qui, toujours selon le propriétaire, « à ce jour, n’est pas le cas ». Le dossier de Nuits Fauves serait toujours en cours d’examen par la préfecture de Police. « La société exploitante de Nuits Fauves est restée sourde à tous [nos] courriers », poursuit la Cité. La condamnation du TGI prévoirait une astreinte de 20 000 € par jour d’infraction constaté – autrement dit, pour chaque soirée organisée.
France Info rapporte que Michel Delpuech, le préfet de police de Paris, a pris un arrêté en urgence pour fermer le club suite aux cas d’hospitalisation. La société Manifesto, exploitante de Nuits Fauves, a souhaité s’exprimer sur ces faits par voie écrite. Nous publions ici leur réponse dans son intégralité.
“Lors de la dernière soirée Jeudi Techno aux Nuits Fauves, deux jeunes filles ont eu un malaise et ont été immédiatement prises en charge par nos équipes de sécurité, lesquelles ont tout de suite appelé les pompiers. Les équipes du club ont retrouvé leur ami, qui s’est présenté en expliquant avoir pris du GHB. Il a été remis à la police, qui l’a placé en garde à vue.
L’organisateur de la soirée, accueillie ce soir-là à Nuits Fauves, s’est exprimé hier en fin d’après-midi du 22 en annonçant à tous une issue positive qui nous a procuré un immense soulagement : “Nous sommes rassurés de vous annoncer que les trois personnes hospitalisées dans la nuit sont sorties saines et sauves de l’hôpital. Cet accident est pour nous l’occasion de vous rappeler que la consommation de produits stupéfiants est illégale et dangereuse. Soyez vigilants, faites attention aux autres et faites la fête dans le respect des uns, des autres et des clubs qui vous accueillent.”
Les conditions de sécurité ce vendredi soir étaient les mêmes que celles à l’ouverture de Nuits Fauves, autorisée le 24 juin 2016 par la Préfecture de police. Un nouveau dossier avait été déposé sur lequel nous avons eu récemment un retour en nous demandant de faire des aménagements supplémentaires qui sont en cours de réalisation. La décision du TGI de Paris du 18 octobre n’est pas définitive, Wanderlust ayant fait appel de la décision de référé le 6 novembre.
Nous pouvons comprendre que l’emballement médiatique a contraint le Préfet de police à prendre une décision conservatoire de fermeture d’un mois. Nous avons demandé une réunion pour rencontrer les services de la préfecture de Police avec lesquels nous avons toujours étroitement collaboré, tout en étudiant un recours contre cette décision, que nous avons vécu comme injuste, disproportionnée, d’autant qu’elle affecte aussi le Wanderlust.
Wanderlust et Nuits Fauves représentent le plus grand lieu dédié aux musiques électroniques à Paris, avec un public de 500 000 personnes par an. Les soirées de ce week-end à Nuits Fauves ont été déplacées au 142 rue Montmartre, une adresse connue pour avoir été le Social Club.”